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Un livre les Mots de la terre - Pardessuslahaie.net

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Enfin, en 2002 je me suis résignée à arrêter et faire un vi<strong>de</strong><br />

sanitaire. Je pensais toujours reprendre l’activité en <strong>la</strong>pin<br />

bio ou <strong>la</strong>bel. En attendant, je me suis retrouvée à l'usine.<br />

C'était l'horreur, mais j'avais le choix : rester à <strong>la</strong> maison<br />

tourner en rond, ou travailler en usine. J'ai choisi <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>uxième solution en me disant qu'au moins je gagnerai <strong>de</strong><br />

l'argent et surtout que je cotiserai pour <strong>la</strong> retraite. Après<br />

<strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> sanitaire et <strong>de</strong> démarches infructueuses<br />

pour le <strong>la</strong>bel et le bio, j'ai repris l'élevage intensif <strong>de</strong> <strong>la</strong>pins.<br />

A ma gran<strong>de</strong> satisfaction, <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> conditions <strong>de</strong> travail<br />

dues au matériel et aux métho<strong>de</strong>s d'élevage conseillées par<br />

<strong>les</strong> techniciens que je rencontre fréquemment, ont<br />

révolutionné le sanitaire et <strong>les</strong> résultats sont là aujourd'hui.<br />

Par exemple, je travaille en ban<strong>de</strong> unique. Tous <strong>les</strong> animaux<br />

du même âge sont dans <strong>la</strong> même salle. Lors du départ pour<br />

l'abattoir, <strong>la</strong> salle est vi<strong>de</strong>. Je <strong>la</strong> <strong>net</strong>toie entièrement à <strong>la</strong><br />

haute pression et <strong>la</strong> désinfecte. Elle est <strong>de</strong>ux ou trois jours<br />

sans animaux, l'hygiène est ainsi améliorée. Les<br />

reproducteurs rentrent dans une salle propre.<br />

Je suis contente que <strong>les</strong> médias parlent enfin <strong>de</strong>s abus entre<br />

le prix payé au producteur et le prix payé par le<br />

consommateur. La production française <strong>de</strong> <strong>la</strong>pins a<br />

diminué avec <strong>de</strong>s arrêts d'élevage dû à une conjoncture<br />

morose. Au fil <strong>de</strong>s ans, le revenu stagne. Il y a 25 ans avec<br />

150 cages mères, l'éleveur s'en sortait correctement. Il faut<br />

aujourd'hui plus <strong>de</strong> 400 cages mères pour espérer dégager<br />

un revenu.<br />

Voici quelques chiffres donnant <strong>la</strong> situation il y a 20 ans et<br />

aujourd’hui :<br />

- Les charges socia<strong>les</strong> : <strong>de</strong>1000€ à 3/4000€.<br />

- Le prix <strong>de</strong>s reproducteurs est passé <strong>de</strong> 7 à 18€,<br />

- Le prix <strong>de</strong> l'aliment <strong>de</strong> 140 € <strong>la</strong> tonne en sac, à 210 €<br />

<strong>la</strong> tonne en vrac.<br />

- Le prix <strong>de</strong> vente du kg <strong>de</strong> <strong>la</strong>pin sorti <strong>de</strong> l’élevage <strong>de</strong><br />

2,18€/kg à 1,57€/kg en 2009. Le consommateur a<br />

vu le prix augmenter <strong>de</strong> 35 à 50 %.<br />

Cette fourchette <strong>de</strong> prix est évocatrice.<br />

Autrefois, dans ma famille, on était agriculteur <strong>de</strong> père en<br />

fils. Lorsque le fils arrivait en âge <strong>de</strong> travailler vers 14 ou<br />

15 ans, même avant dans certains cas, il quittait l'école<br />

pour ai<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> ferme, pas besoin <strong>de</strong> diplôme pour<br />

l'instal<strong>la</strong>tion. Le matériel n'existait pas ou si peu, ce qui<br />

était un avantage pour reprendre <strong>la</strong> ferme au moindre coût.<br />

La banque n'avait pas non plus le rôle qu'elle a aujourd'hui.<br />

Au fur et à mesure que l'argent rentrait, on remboursait <strong>les</strong><br />

autres héritiers.<br />

Pierre : Mais tout ce<strong>la</strong> c'était hier ou avant-hier, aujourd'hui<br />

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