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classification internationale des handicaps et santé mentale - ctnerhi

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alancée par les efforts de réhabilitation de précurseurs tels Itard,<br />

Seguin, Vallée, Bourneville.<br />

C<strong>et</strong>te première coupure originelle entre maladie <strong>et</strong> handicap se<br />

doublera par la suite d’une seconde tout aussi tranchée. En eff<strong>et</strong>,<br />

toute l’histoire de la psychiatrie est marquée par le « tiraillement entre<br />

deux tentations : l’une médicale, l’autre sociale, qui illustrent<br />

l’indétermination de la place de la psychiatrie, même si, finalement,<br />

elle a acquis <strong>et</strong> défendu son statut de discipline médicale » (Jaeger,<br />

1989). Elle n’a pas esquivé la réflexion sur la place <strong>et</strong> le statut du<br />

malade mental dans le corps social.<br />

La mise en place par l’OMS d’une <strong>classification</strong> <strong>des</strong> conséquences<br />

<strong>des</strong> maladies, <strong>et</strong> donc <strong>des</strong> conséquences <strong>des</strong> maladies <strong>mentale</strong>s, pouvait-elle<br />

représenter une issue qui perm<strong>et</strong>te d’unifier <strong>et</strong> de clarifier les<br />

débats entre ces tendances contradictoires. C’était sans compter sur<br />

la réserve <strong>des</strong> psychiatres devant la démarche classificatoire. L’approche<br />

de Wood <strong>et</strong> de l’OMS, hésitant entre une conception biomédicale<br />

du processus de création <strong>des</strong> <strong>handicaps</strong> <strong>et</strong> une conception<br />

sociologique, vient percuter frontalement <strong>des</strong> interrogations <strong>des</strong> clivages<br />

si anciens. La maladie <strong>mentale</strong> pouvait-elle tirer profit de c<strong>et</strong>te<br />

approche <br />

Si, de longue date, certains psychiatres français se sont montrés<br />

intéressés dans les tentatives de nosologie <strong>des</strong> troubles mentaux, une<br />

majorité de la communauté psychiatrique s’est montrée très rétive à<br />

toute tentative de <strong>classification</strong> <strong>des</strong> personnes. Les motifs en sont<br />

nobles assurément : suivre les données cliniques au plus près, ne pas<br />

stigmatiser, ne pas labelliser, ne pas enfermer la personne dans une<br />

étiqu<strong>et</strong>te dont il est facile quotidiennement de mesurer les conséquences<br />

pour les personnes souffrant de troubles mentaux en termes<br />

de désavantages sociaux. Pour autant, chaque praticien possède sa<br />

nosologie implicite (à défaut d’être explicite).<br />

C<strong>et</strong>te attitude volontiers antinosologique s’est renforcée dans les<br />

quarante dernières années, croyons-nous, sous la double influence de<br />

la pénétration de l’approche psychanalytique (le patient est une personne)<br />

<strong>et</strong> de la sectorisation <strong>des</strong> soins (l’approche communautaire de<br />

la santé <strong>mentale</strong> <strong>et</strong> de la réinsertion du malade mental). La préoccupation<br />

nosologique, les efforts taxinomiques ont été rendus obsolètes<br />

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