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classification internationale des handicaps et santé mentale - ctnerhi

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pris d’organiser <strong>des</strong> populations victimes de discrimination, pour<br />

faire valoir simultanément leur droit à la différence <strong>et</strong> leur droit à la<br />

reconnaissance par la société civile. C<strong>et</strong>te conception est très liée à la<br />

conception anglo-saxonne de la citoyenn<strong>et</strong>é : « La tradition britannique<br />

est fondée sur l’idée que, pour assurer la véritable liberté <strong>des</strong><br />

hommes contre le pouvoir qui risque toujours de devenir arbitraire, il<br />

faut respecter la diversité <strong>des</strong> appartenances <strong>et</strong> <strong>des</strong> attachements particuliers.<br />

» 1 Mais la notion de groupe minoritaire suppose ainsi une<br />

homogénéité, une communauté d’intérêts qui est loin d’être évidente<br />

dans le champ du handicap, sauf lorsqu’il s’agit de regroupements<br />

autour de certaines catégories actives comme, par exemple, les sourds<br />

qui se vivent d’abord comme une communauté culturelle 2 ,oules<br />

associations relatives aux <strong>handicaps</strong> rares ;<br />

— une lutte en faveur d’une discrimination positive offensive :<br />

une discrimination positive de conquête <strong>des</strong> droits civils, version militante<br />

(reverse discrimination, affirmative action, fair shares policy,<br />

empowerment), contre une discrimination positive aliénante, institutionnalisée,<br />

donc ségrégative. Car la discrimination positive a ellemême,<br />

dans c<strong>et</strong>te logique, ses eff<strong>et</strong>s pervers. Elle alimente <strong>et</strong> entr<strong>et</strong>ient<br />

une exclusion, dont les gran<strong>des</strong> associations de parents seraient<br />

complices. C’est ainsi que Alain Blanc n’hésite pas à ranger le quota<br />

d’emplois de personnes handicapées prévu par la loi du 10 juill<strong>et</strong><br />

1987, la sous-traitance réalisée dans le cadre du travail protégé <strong>et</strong> le<br />

fonds de solidarité de l’AGEFIPH comme <strong>des</strong> modalités qui produisent<br />

de la ségrégation 3 . On notera, d’autre part, que la loi du 12 juill<strong>et</strong><br />

1990 relative à la protection <strong>des</strong> personnes plaçait l’état de santé <strong>et</strong><br />

le handicap dans la liste <strong>des</strong> discriminations liées à l’appartenance « à<br />

une <strong>et</strong>hnie, une nation, une race ou une religion déterminée ».<br />

Or, il importe de distinguer une discrimination positive au sens<br />

d’une compensation dont peuvent bénéficier <strong>des</strong> individus, en fonction<br />

de leurs difficultés spécifiques ou du moment dans leur parcours<br />

1. Dominique Schnapper, Qu’est-ce que la citoyenn<strong>et</strong>é , Paris, Gallimard, 2000, p. 39.<br />

2. François Ewald, « Solidarité, assurance ou assistance », Esprit, n o 12, décembre 1999,<br />

p. 41. Voir aussi Henri-Jacques Stiker, ibid., p. 83 sq.<br />

3. Alain Blanc, « Les aléas de la discrimination positive », Esprit, n o 12, décembre 1999,<br />

p. 25.<br />

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