classification internationale des handicaps et santé mentale - ctnerhi
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sociales <strong>et</strong> tendant à assurer une prise en charge adaptée de l’autisme.<br />
L’esprit de la CIH s’y trouve sans nul doute, mais sans qu’il y soit fait<br />
référence.<br />
Il n’en est pas plus question lorsque la loi relative à la lutte contre<br />
les exclusions (29 juill<strong>et</strong> 1998) évoque, au demeurant de manière très<br />
secondaire, le handicap ; <strong>et</strong> encore moins pour l’intégrer dans la problématique<br />
générale de l’exclusion que pour mentionner dans le<br />
champ de compétences <strong>des</strong> travailleurs sociaux « la prévention <strong>et</strong> la<br />
réparation <strong>des</strong> <strong>handicaps</strong> ou inadaptations » (art. 151). Enfin, la<br />
CIH-1 est complètement négligée à l’occasion de la mise en place de<br />
la prestation spécifique dépendance <strong>et</strong> <strong>des</strong> grilles AGGIR (Autonomie<br />
gérontologique - Groupe Iso - Ressources).<br />
On peut toujours objecter que ce constat repose sur un postulat, à<br />
savoir que les politiques ne trouvent leur traduction que dans une<br />
législation <strong>et</strong> dans <strong>des</strong> co<strong>des</strong>. Mais il se trouve que dans une société<br />
démocratique le droit a une fonction sociale structurante par sa l<strong>et</strong>tre<br />
autant que par son esprit, si tant est que l’on ne se trompe pas sur ses<br />
fondements aussi bien historiques que constitutionnels 1 . Ce postulat<br />
est essentiel, même s’il ne paraît pas acquis par <strong>des</strong> auteurs comme<br />
Harlan Hahn ou les militants de la défense <strong>des</strong> droits civils <strong>des</strong> personnes<br />
« opprimées ». On r<strong>et</strong>rouve en eff<strong>et</strong> chez eux les relents de la<br />
suspicion post-soixante-huitarde vis-à-vis du droit, suspect dans son<br />
essence même, au service de l’État <strong>et</strong> de la classe dominante. En<br />
l’occurrence, nous dirons plutôt que la législation est un discours<br />
dans lequel les silences sont tout autant significatifs que l’énoncé,<br />
mais qu’elle organise aussi <strong>des</strong> dispositifs à partir d’analyses d’experts,<br />
<strong>des</strong> débats contradictoires <strong>et</strong> <strong>des</strong> compromis. Le fait, par exemple, de<br />
ne pas se rapporter à une <strong>classification</strong> <strong>internationale</strong> est l’indication<br />
d’une culture franco-française <strong>et</strong> du souci d’en rester à de grands<br />
principes.<br />
Cela dit, il existe quelques traces de la CIH-1 dans la politique<br />
sanitaire <strong>et</strong> sociale. Ainsi, pour en rester sur le registre de la l<strong>et</strong>tre de la<br />
1. Je développe ce point dans mon introduction au Guide de la législation en action sociale,<br />
Paris, Dunod, 1999.<br />
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