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classification internationale des handicaps et santé mentale - ctnerhi

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Ces propos nous semblent prémonitoires en ce qu’ils annoncent la<br />

visée <strong>des</strong> auteurs de la révision de la CIH. Il n’est sans doute pas<br />

indifférent de noter qu’ils sont tenus d’une place de sociologue.<br />

La première réaction <strong>des</strong> psychiatres<br />

fut une attitude de méfiance ou d’indifférence<br />

L’arrivée de la CIH est venue renforcer les craintes de dérive de la<br />

loi d’orientation de 1975 encore présentes dans les esprits ; attitude<br />

renforcée en France par le clivage ancien (Pinel, Esquirol) entre ce qui<br />

renverrait à une sorte de chronicité fixée <strong>et</strong> qui camperait du côté du<br />

handicap, <strong>et</strong> ce qui serait de l’ordre de la maladie, de l’amendable du<br />

mobilisable, du curable. La position d’une partie <strong>des</strong> psychiatres français<br />

est longtemps restée (<strong>et</strong> reste sans doute encore) fortement<br />

influencée par c<strong>et</strong>te opposition n<strong>et</strong>te entre une conception dynamique<br />

<strong>et</strong> évolutive de la maladie <strong>mentale</strong> <strong>et</strong> celle du handicap comme<br />

étant un état plus ou moins fixé, séquellaire, non accessible à la cure.<br />

La conséquence de c<strong>et</strong>te vision figée du handicap le ferait alors échapper<br />

au champ de pertinence de la santé <strong>mentale</strong> <strong>et</strong> le situerait plutôt<br />

du côté d’une défectologie, pourtant décriée avec force. La maladie<br />

<strong>mentale</strong>, même chronicisée, est donc positionnée du côté de la cure<br />

au mépris de l’appréhension du désavantage social considérable<br />

qu’elle occasionne bien souvent.<br />

C<strong>et</strong>te vision du handicap, constituant une véritable ligne de fracture<br />

entre le « sanitaire » <strong>et</strong> le « social », renforcée par la mise en place<br />

<strong>des</strong> dispositions de la loi d’orientation <strong>des</strong> personnes handicapées du<br />

30 juin 1975, est venue dans un premier temps attiser les craintes sur<br />

la stigmatisation par la reconnaissance du statut de personne handicapée.<br />

C<strong>et</strong>te bascule dans le champ <strong>et</strong> le « label handicap » faisait<br />

craindre un r<strong>et</strong>rait d’une position soignante, en figeant les personnes<br />

dans un statut commode certes, reconnu, mal défini, mais offrant à la<br />

clé une garantie de ressources. Le rôle <strong>des</strong> commissions mises en place<br />

en c<strong>et</strong>te occasion (CDES <strong>et</strong> COTOREP) est apparu comme potentiellement<br />

<strong>et</strong> a priori dangereux. Des prises de position très fermes,<br />

voire violentes, se sont fait jour alors de toutes parts sur les dérives<br />

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