classification internationale des handicaps et santé mentale - ctnerhi
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Laissons (temporairement ) de côté ces hypothèses extrêmes <strong>et</strong><br />
examinons la CIH-2 dans sa version Bêta-2, telle qu’elle est officiellement<br />
proposée par l’OMS <strong>et</strong> soumise à discussion <strong>internationale</strong>.<br />
La conception universaliste est faite pour séduire, <strong>et</strong> séduira.<br />
Qu’un outil technique de l’OMS m<strong>et</strong>te sur le même plan les « personnes<br />
handicapées » <strong>et</strong> les autres peut certainement devenir un outil<br />
efficace de lutte contre la ségrégation <strong>et</strong> pour l’intégration. Le risque<br />
d’un décloisonnement massif serait de conduire à une homogénéisation<br />
<strong>et</strong> donc à une difficulté pour identifier les personnes qui ont le<br />
plus besoin d’aide.<br />
C<strong>et</strong>te <strong>classification</strong> pourra-t-elle servir à classer La question intéressera<br />
surtout les spécialistes qui tenteront de l’utiliser effectivement<br />
dans ce but. Il est clair pourtant qu’elle se pose, <strong>et</strong> que la réponse n’est<br />
pas simple. En premier lieu, on peut demander qui a besoin d’une <strong>classification</strong><br />
du fonctionnement humain, <strong>et</strong> quel sera l’avenir de la <strong>classification</strong><br />
sous sa forme neutre. Les auteurs de la <strong>classification</strong> insistent<br />
abondamment sur l’intérêt de c<strong>et</strong>te formulation neutre, mais ne semblent<br />
pas croire eux-mêmes à un usage autre que militant. À aucun<br />
moment, ils n’expliquent comment la <strong>classification</strong> sous sa forme<br />
neutre pourra servir à classer. Bien plus, ils affirment que c<strong>et</strong> usage<br />
« n’a aucune signification » en pratique : « Sans les qualificateurs, les<br />
co<strong>des</strong> n’ont aucune signification lors de leur emploi » (p. 24). Or, les<br />
qualificateurs servent uniquement à décrire « ce qui ne va pas ». Dans<br />
les quatre pages d’introduction qui décrivent le modèle sur lequel est<br />
construite la <strong>classification</strong> (p. 20-23), toutes les explications portent<br />
sur les restrictions <strong>et</strong> aucune sur le fonctionnement exprimé sous<br />
forme neutre. Sauf modification importante de dernière minute, la<br />
<strong>classification</strong> ne pourra servir à classer que sous sa forme négative.<br />
Ainsi, la formulation neutre représente un progrès beaucoup moins<br />
important que ce qui est annoncé : ce n’est qu’une façade impossible à<br />
utiliser dans un usage concr<strong>et</strong>.<br />
Une difficulté importante réside dans les relations entre le<br />
plan <strong>des</strong> activités <strong>et</strong> celui de la participation. Ces deux plans se<br />
recouvrent largement, ce qui les rend difficiles à distinguer sous la<br />
forme neutre, comme le montre l’exemple suivant à propos de la<br />
communication.<br />
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