26.12.2014 Views

classification internationale des handicaps et santé mentale - ctnerhi

classification internationale des handicaps et santé mentale - ctnerhi

classification internationale des handicaps et santé mentale - ctnerhi

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

narité », avec un processus en trois phases de « réincorporation dans la<br />

société » 1 , pour les personnes handicapées qui sont au seuil de la vie<br />

sociale ordinaire. Même lorsque leur état est d’une gravité telle<br />

qu’elles ne parviennent pas à franchir ce seuil, à plus forte raison si<br />

elles ne bénéficient pas d’une aide conséquente, c<strong>et</strong>te dynamique reste<br />

à l’œuvre, y compris en prenant la forme de la dépression ou de la<br />

colère 2 . On ne reprochera donc pas aux auteurs du proj<strong>et</strong> de révision<br />

de la CIH un refus de penser la question de l’intégration, voire de<br />

l’assimilation. Bien au contraire.<br />

Par contre, il est légitime de s’inquiéter d’une conséquence politique<br />

dont les eff<strong>et</strong>s risquent d’être désastreux. En eff<strong>et</strong>, elle pousse à<br />

déconnecter la notion de participation <strong>et</strong> celle d’aide sociale : en<br />

dehors <strong>des</strong> prises en charge médicalisées relevant <strong>des</strong> assurances,<br />

l’action militante sur la société primerait sur la construction de dispositifs<br />

d’aide à la personne en vue de sa socialisation. C<strong>et</strong>te idée se développe<br />

dans le contexte du recul de l’État-providence au profit d’une<br />

approche libérale qui s’appuie sur une solidarité active de la société<br />

civile. Le proj<strong>et</strong> est sympathique, mais il est fondé sur une vision idéologique<br />

qui, en attendant l’avènement de la « bonne société », risque<br />

de laisser les personnes handicapées dans le même abandon que les<br />

mala<strong>des</strong> mentaux « externés » avec les mêmes intentions philanthropiques.<br />

Si, comme on peut le craindre, la notion de participation introduite<br />

dans la CIH-2 conduisait à abandonner le registre du désavantage,<br />

c’est avec elle que le troisième vol<strong>et</strong>, l’aide sociale, risquerait<br />

d’être négligé. Le maintien ou l’insertion en milieu ordinaire constituent,<br />

bien entendu, l’objectif de toute politique sociale. Mais on voit<br />

mal comment éviter le détour de dispositifs spécifiques, sauf à renouer<br />

avec le mythe d’une réconciliation parfaite entre la population générale<br />

<strong>et</strong> les populations en difficulté, d’une solidarité spontanée, d’une<br />

unité de la société civile par absorption <strong>des</strong> différences.<br />

À l’opposé de ces illusions, il paraît nécessaire non seulement de<br />

distinguer <strong>des</strong> registres dans les manifestations du handicap, mais<br />

aussi de souligner la pluralité <strong>des</strong> formes d’intervention que se don-<br />

1. Robert F. Murphy, Vivre à corps perdu, Paris, Plon, 1993, p. 184.<br />

2. Ibid., p. 154.<br />

92

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!