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Gestion des actifs immatériels dans les industries culturelles ... - Dgcis

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PIPAME<br />

AKOYA Consulting<br />

meilleure perception de l’architecture par le public. Ainsi, si seulement 27 % <strong>des</strong> architectes<br />

français se considèrent bien, ou très bien considérés par le public, cette proportion atteint près de 40<br />

% outre-Rhin.<br />

Sur un modèle similaire à la France, <strong>les</strong> architectes allemands sont organisés par un ordre fédéral, la<br />

Bun<strong>des</strong>architektenkammer dont dépendent <strong>des</strong> ordres régionaux suivant le découpage allemand <strong>des</strong><br />

Länder. La perception que <strong>les</strong> architectes allemands ont de leur ordre ne semble pas meilleure qu’en<br />

France. Il faut noter toutefois l’effort de lobbying réalisé par <strong>les</strong> ordres allemands et français à<br />

Bruxel<strong>les</strong> pour se rapprocher <strong>des</strong> prises de décisions européennes.<br />

Concernant la taille <strong>des</strong> agences, on note aussi de fortes similitu<strong>des</strong> entre <strong>les</strong> deux pays. On retrouve<br />

également en Allemagne un très grand nombre d’architectes libéraux ou de très petites agences<br />

d’architecture. Cependant, en termes de statuts juridiques, on observe une plus forte tendance à<br />

constituer <strong>des</strong> SARL en France. Outre-Rhin, près de 84 % <strong>des</strong> architectes allemands se déclarent<br />

architectes indépendants, regroupant ainsi <strong>les</strong> architectes libéraux et <strong>les</strong> agences dont seul le<br />

dirigeant est architecte, contre 59 % en France. 36 % <strong>des</strong> architectes français appartiennent à une<br />

société à responsabilité limitée contre seulement 5 % en Allemagne. Ceci démontre une plus forte<br />

propension <strong>des</strong> architectes français à se regrouper en société pour atteindre une taille critique et de<br />

pallier <strong>les</strong> risques financiers induits par l’exercice sous forme libérale. Ce phénomène est en forte<br />

progression depuis une trentaine d’années puisqu’en 1983, ils étaient 83 % à exercer à titre libéral.<br />

Une <strong>des</strong> particularités de l’architecture en Allemagne est l’encadrement <strong>des</strong> honoraires par le<br />

HOAI, fixé par la loi, qui définit pour chaque type de projet, en fonction de sa surface, une<br />

fourchette de tarifs <strong>dans</strong> laquelle doivent s’inscrire <strong>les</strong> honoraires <strong>des</strong> architectes. Cependant <strong>les</strong><br />

tarifs pratiqués restent difficilement contrôlab<strong>les</strong>. Il semble donc que malgré cet outil, le phénomène<br />

de dumping sur <strong>les</strong> prix qui existe en France, mais aussi <strong>dans</strong> toute l’Europe (comme en témoigne la<br />

résolution adoptée par le conseil <strong>des</strong> architectes d’Europe en 2005), ait également cours en<br />

Allemagne.<br />

Toujours en termes de revenus, le revenu moyen <strong>des</strong> agences d’architecture, quelle que soit leur<br />

taille, est supérieur en France. Le revenu d’un architecte libéral en France, par exemple, est en<br />

moyenne de 75 500 euros tandis que pour le même type de structure en Allemagne il n’est que de<br />

59 500 euros. Il en va ainsi de la tendance <strong>des</strong> tarifs horaires pratiqués de chaque coté du Rhin, en<br />

moyenne 61 euros en France contre 51 euros en Allemagne. Pourtant on observe très nettement<br />

l’inverse quand il s’agit <strong>des</strong> bénéfices avant impôts. En effet, en marge nette avant impôts, <strong>les</strong><br />

agences d’architecture alleman<strong>des</strong> parviennent à obtenir <strong>des</strong> ratios supérieurs de 20 points par<br />

rapports à leurs homologues hexagona<strong>les</strong>. Pour un architecte libéral, le bénéfice avant impôts<br />

s’établit en France à 34 % du chiffre d’affaires, contre 58 % outre-Rhin. Cette différence ne peut<br />

s’expliquer par <strong>les</strong> revenus versés aux architectes puisque le salaire moyen perçu par <strong>les</strong> architectes<br />

allemands est de près de 40 000 euros alors que celui de leurs confrères français est de moins de 29<br />

000 euros.<br />

Une <strong>des</strong> explications de ce phénomène tient <strong>dans</strong> la gestion de la facturation et <strong>dans</strong> <strong>les</strong> mo<strong>des</strong> de<br />

rémunération en vigueur. En effet, 92 % <strong>des</strong> revenus <strong>des</strong> agences françaises proviennent d’un<br />

pourcentage <strong>des</strong> travaux ou d’une somme forfaitaire. Or il arrive très souvent que la structure de<br />

coûts évolue avec le projet, évolution que ce type de rémunération ne permet pas de répercuter.<br />

Dans cette configuration, une mauvaise évaluation de la charge de travail peut entraîner une rapide<br />

diminution <strong>des</strong> bénéfices de l’agence. C’est pourquoi une facturation au temps passé peut être un<br />

Étude « <strong>Gestion</strong> <strong>des</strong> Actifs Immatériels, Croissance et Compétitivité <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Industries Culturel<strong>les</strong> et Créatives »<br />

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