2. Des contrats de <strong>ville</strong> de nouvellegénérationDepuis l’origine, <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong>, politique transversale et partenariale, est mise en œuvrepar <strong>la</strong> voie d’un contrat passé entre l’État et les collectivités territoriales. Il s’agit de mettre ensynergie l’ensemble des acteurs autour d’un projet de territoire et de favoriser le décloisonnementdes politiques publiques. Tel qu’il existe aujourd’hui, ce contrat a souvent perdu <strong>la</strong> confiance despartenaires de l’État et est vivement critiqué. On lui reproche d’avoir perdu sa force mobilisatrice,de faire primer les procédures administratives sur <strong>la</strong> démarche de projet ou encore de ne pasêtre suffisamment évalué.Malgré ces critiques, il existe un fort attachement au principe du contrat. Le remettre en cause,ce serait renoncer à <strong>la</strong> conviction selon <strong>la</strong>quelle l’amélioration durable de <strong>la</strong> situation desquartiers et <strong>la</strong> réduction des écarts avec les autres territoires, impliquent une action soutenueet concertée. Il s’agit au contraire de redonner toute sa force à <strong>la</strong> contractualisation pourque celle-ci gagne en pertinence (chaque contrat doit constituer une réponse adaptée auxenjeux identifiés localement), en effectivité (les engagements pris doivent être appliqués) et enefficacité (des résultats concrets doivent pouvoir être mesurés et obtenus au regard des objectifsfixés en fonction des réalités territoriales).Ces conditions pour y parvenir sont au nombre de trois. Tout d’abord, les futurs contrats doiventêtre en mesure d’actionner tous les leviers de l’action publique. Ensuite, ils doivent être pilotésà l’échelle de l’intercommunalité dans le cadre d’une mobilisation accrue de l’ensemble desacteurs, et en particulier des habitants. Enfin, il convient d’en faire un outil plus flexible pour lesacteurs locaux, mais en contrepartie d’exigences renforcées en matière de suivi et d’évaluation.2.1. Des contrats qui actionnent tous les leviers de l’actionpublique2.1.1 Un cadre unique inscrivant les dimensions sociales, urbaines,économiques et environnementales dans une démarche intégréeLorsqu’ils ont été créés en 2006, les contrats urbains de cohésion sociale (CUCS) avaientpour ambition d’articuler l’ensemble des dimensions et outils existants, notamment ceux de<strong>la</strong> cohésion sociale et de <strong>la</strong> rénovation urbaine. Les CUCS ne sont pas parvenus à jouer cerôle de synthèse et ont fini par constituer un dispositif parmi d’autres, à côté notamment desprogrammes de rénovation urbaine. Or, <strong>la</strong> réussite de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> et <strong>la</strong> pérennisationde l’investissement massif engagé au titre de <strong>la</strong> rénovation urbaine sont conditionnées par uneapproche globale traitant à <strong>la</strong> fois de l’humain et du bâti. Des démarches ont été engagéesces dernières années par l’agence nationale pour <strong>la</strong> rénovation urbaine (ANRU) et l’agencenationale pour <strong>la</strong> cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSé) pour développer leurcol<strong>la</strong>boration sur des chantiers identifiés. Il convient aujourd’hui d’aller plus loin en instaurantun cadre d’intervention commun pour les volets humain et urbain de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong>. Lesprojets de rénovation urbaine en cours, <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce expérimentale des p<strong>la</strong>ns stratégiqueslocaux, et <strong>la</strong> perspective d’opérations de renouvellement urbain de nouvelle génération,rendent d’autant plus nécessaire <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce de ce cadre unique.Au-delà de ces deux volets, le développement économique, insuffisamment traité dans le cadredes CUCS, doit être véritablement pris en compte. Il est porteur d’enjeux essentiels, en termesde diversification fonctionnelle des territoires, d’attractivité de ceux-ci, de création d’activité etd’emplois. Il doit constituer un troisième volet incontournable des contrats, qui associe l’ensembledes acteurs publics et privés concernés.rapport de synthèse de <strong>la</strong> concertation 10
Il s’agit donc d’inscrire les futurs contrats dans le cadre d’une démarche intégrée assise surquatre piliers : le social dans son acception <strong>la</strong>rge (incluant les questions d’éducation, d’emploi,de santé, de prévention de <strong>la</strong> délinquance, etc.), l’urbain (notamment pour les sites bénéficiantactuellement de projets de rénovation urbaine, en ayant bénéficié ou concernés par les futuresopérations de renouvellement urbain ; mais également pour toute opération sur le bâti et lesespaces publics), l’économique et l’environnemental.Au-delà du traitement spécifique de chacun de ces quatre volets, une réflexion doit êtreconduite sur les actions à mener pour renforcer les articu<strong>la</strong>tions entre ceux-ci et favoriser leursinteractions vertueuses, avec par exemple, s’agissant de l’urbain et du social : le renforcementde <strong>la</strong> gestion urbaine de proximité, le développement des c<strong>la</strong>uses d’insertion, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce desétablissements publics rénovés au sein des territoires, etc.Enfin, il convient de créer les conditions opérationnelles permettant de décloisonner lesapproches : mise en p<strong>la</strong>ce d’une instance unique de pilotage du contrat, création d’équipesprojet intégrées compétentes sur tous les volets, renforcement des liens entre les servicesdéconcentrés et ceux des collectivités territoriales.2.1.2 Des engagements formalisés sur les politiques de droit communEn dépit d’efforts consentis dans certains domaines, comme celui de l’éducation, les créditsspécifiques ont souvent été perçus, à tort, comme l’unique réponse de l’État pour corriger lesinégalités subies par les quartiers prioritaires. Or, les moyens de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> ne peuventremplir à eux-seuls cette mission, particulièrement dans le contexte budgétaire actuel. Ils n’enont d’ailleurs jamais eu l’objectif. Afin d’améliorer durablement les conditions de vie des habitantsdes quartiers, <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> doit avant tout mobiliser et territorialiser les politiques de droitcommun. Or, les CUCS reposent quasi-exclusivement aujourd’hui sur les crédits du programme147 « Politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> » délégués à l’ACSé.L’expérimentation engagée depuis 2011, afin de tester des modes d’organisation et de travailpermettant de mobiliser plus efficacement les politiques sectorielles au sein du contrat, adémontré l’utilité de contractualiser sur le déploiement du droit commun, en termes de visibilitéet de renforcement des moyens engagés, mais également de mobilisation des acteurs, desens donné au contrat et de dynamique partenariale. Les enseignements et bonnes pratiquesissus de cette expérimentation doivent être généralisés. La circu<strong>la</strong>ire du Premier ministre du 30novembre 2012, prescrivant <strong>la</strong> signature de conventions d’objectifs pour les quartiers popu<strong>la</strong>iresentre le ministre chargé de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> et les autres ministres constitue un changement de méthodeet un apport essentiel pour définir précisément le droit commun de l’Etat et les engagementsque chaque département ministériel peut être amené à prendre.Aussi convient-il à l’avenir d’inscrire dans le contrat des engagements précis portant sur lespolitiques de droit commun. Ces engagements devront porter tant sur les politiques de l’Étatque sur celles des collectivités territoriales. Ils constitueront le cœur du contrat, <strong>la</strong> mobilisationdes crédits spécifiques ne devant apparaître que dans un second temps et, conformémentau principe originel de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong>, correspondre à des actions non substitutives audroit commun, mais destinées à en compléter l’application. Il pourra s’agir d’engagementsquantitatifs (en termes de résultats attendus, de moyens mobilisés, qu’ils soient financiers ouhumains) ou d’engagements qualitatifs (adaptation des modes d’intervention des politiquespubliques en fonction des spécificités des territoires). S’agissant des politiques portées par l’État,les conventions d’objectifs signées au niveau national entre le ministère de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> et les ministèressectoriels contiendront des engagements « socles » qui devront, a minima, être déclinés dans lescontrats à l’échelle territoriale.2.1.3 Une articu<strong>la</strong>tion renforcée avec les autres cadres juridiques et financiersDe nombreux leviers de développement des quartiers popu<strong>la</strong>ires sont situés en dehors du cadrestrict de <strong>la</strong> contractualisation de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong>, à différentes échelles : documentsde p<strong>la</strong>nification en matière d’urbanisme, d’habitat ou de transports, contrats de projet Etatrégion,programmation des fonds structurels européens, contrats locaux de santé, contratsrapport de synthèse de <strong>la</strong> concertation 11
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