vie quotidienne des habitants, sont des partenaires de premier rang dans le cadre de <strong>la</strong> politique de<strong>la</strong> <strong>ville</strong>. De l’action sociale (…) à <strong>la</strong> petite enfance (…) et <strong>la</strong> protection de l’enfance et de <strong>la</strong> jeunesse(…) en passant par <strong>la</strong> gestion des collèges, les équipements départementaux se situent au cœur desproblématiques sociales, éducatives, d’emploi. Les conseils généraux constituent aussi un échelonintermédiaire utile entre communes, région et Etat, pour accompagner pleinement <strong>la</strong> mise en œuvrede <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> en faveur des quartiers les plus fragiles. » (conseil général du Val de Marne)« L’une et l’autre de ces collectivités ont des compétences obligatoires qui agissent sur les voletsde <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong>. Ainsi, comment parler désenc<strong>la</strong>vement des quartiers sans interroger <strong>la</strong>compétence transport des régions ? Comment porter un objectif d’essor économique sans associer <strong>la</strong>compétence développement économique de ces mêmes régions ? » (<strong>ville</strong> de Rueil-Malmaison)6 - Quel pilotage local, politique et technique, pour assurer <strong>la</strong> miseen œuvre des actions inscrites dans le contrat ?Un certain nombre de contributions dénoncent le nombre important et <strong>la</strong> complexité desstructures institutionnelles actuelles. Ils souhaitent que <strong>la</strong> gouvernance locale de <strong>la</strong> politique de<strong>la</strong> <strong>ville</strong> évolue vers davantage de lisibilité et une meilleure coordination des acteurs : réduction dunombre d’instances et de réunions, pilotage resserré pour éviter une dilution des responsabilités,nomination de « chefs de file », mise en cohérence des actions conduites, effort d’articu<strong>la</strong>tionrenforcé, rapprochement des instances des volets social et urbain de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong>, etc.Par ailleurs, les exigences posées en matière de mobilisation du droit commun impliquent uneévolution de l’organisation des services tant de l’État que des collectivités territoriales. Ceux-cidoivent se sentir davantage responsabilisés sur <strong>la</strong> question des quartiers défavorisés. A cette fin,certains proposent que des référents « politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> » soient c<strong>la</strong>irement identifiés au seinde chaque service de l’État, mais également au sein des services thématiques des communeset intercommunalités, des conseils généraux et des conseils régionaux.Nombreux sont ceux à rappeler <strong>la</strong> nécessité d’un portage politique renforcé de <strong>la</strong> démarchecontractuelle. Afin que <strong>la</strong> mobilisation des services soit effective, l’impulsion doit en effet êtredonnée par le plus haut niveau. Du côté des collectivités, le rôle du président de l’établissementpublic de coopération intercommunale ou du maire dans le pilotage et l’animation de <strong>la</strong>politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> revient très souvent. Du côté de l’État, les répondants en appellent à uneimplication personnelle du préfet ou d’un membre du corps préfectoral. Il s’agit, selon eux, dedonner davantage de poids à <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> et de créer un effet d’entraînement sur <strong>la</strong>mobilisation au quotidien des différents services.Au-delà du portage politique, <strong>la</strong> nécessité d’instances techniques opérationnelles, plus enphase avec les réalités du terrain, est régulièrement abordée. Le rôle de l’observation localeet de l’évaluation constituent, pour beaucoup, un enjeu crucial. Certains recommandent <strong>la</strong>mise en p<strong>la</strong>ce d’instances d’évaluation ad hoc qui s’appuieraient sur les centres de ressourcesde <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong>. Des revues de projet traitant à <strong>la</strong> fois des problématiques urbaines etsociales sont recommandées, afin de mieux cerner l’évolution des besoins des quartiers et <strong>la</strong>qualité des réponses qui leur sont apportées.Le rôle des habitants dans le cadre de <strong>la</strong> gouvernance de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> donne lieu àplusieurs remarques. Certains estiment qu’il faut associer directement les habitants au processusde décision et au suivi des contrats de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong>, soit par leur participation auxinstances existantes, soit par <strong>la</strong> création d’instances spécifiques du type « comité d’habitants ».« Le maire doit être porteur du projet de territoire formalisé dans le contrat unique, il est l’animateurdu partenariat et l’interlocuteur privilégié des porteurs de projet. Il est le partenaire principal pourdéfinir les priorités des nouveaux contrats et pour négocier dans le cadre d’une programmation quiconcerne directement les territoires qu’il gère et qu’il anime. (<strong>ville</strong> de Lyon)« La désignation d’un seul interlocuteur au niveau des services de l’État (direction départementaleSynthèse des cahiers d’acteurs « Élus et professionnels » • 29 janvier 2013 10
de <strong>la</strong> cohésion sociale ou direction départementale des territoires et de <strong>la</strong> mer) permettrait unemeilleure coordination de l’ensemble des leviers » (mairie de Montpellier)« Il est proposé <strong>la</strong> répartition de pilotage suivante :- l’échelon intercommunal comme pilote stratégique aux côtés de l’Etat. (…) Ce<strong>la</strong> pourrait se traduirepar <strong>la</strong> signature d’une convention cadre.- <strong>la</strong> commune comme pilote organisationnel compte-tenu de sa proximité au quotidien avec leshabitants des territoires concernés » (agglomération Orléans Val de Loire)« La nouvelle génération de contrat doit être plus engageante et mieux préciser les responsabilités dechacun » (<strong>ville</strong> d’Echirolles)7 - Avec votre expérience, quelle appréciation portez-vousd’une part sur l’organisation et le fonctionnement des servicesdéconcentrés de l’État qui agissent pour <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> ?D’autre part, sur les délégués du préfet ?Les élus portent un regard mitigé sur <strong>la</strong> situation des services de l’État. Ils reconnaissent leprofessionnalisme et l’implication des agents qui y travaillent et apprécient généralement leurtechnicité et leur rigueur administrative. En revanche, ils déplorent les effets de <strong>la</strong> réorganisationde l’administration territoriale de l’État (RéATE) sur <strong>la</strong> mobilisation et le fonctionnement des servicesdans le cadre de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> : une réduction des effectifs avec pour corol<strong>la</strong>ire, unemoindre présence de ceux-ci sur le terrain et leur recentrage sur des missions de suivi et de contrôleau détriment des missions d’animation, le sentiment d’un désengagement des services « de droitcommun », un manque de lisibilité de l’organisation locale avec notamment un « brouil<strong>la</strong>ge »des attributions entre les services de <strong>la</strong> préfecture, ceux des directions départementales de <strong>la</strong>cohésion sociale (DDCS) et les délégués du préfet, une rotation importante des personnels etune moindre connaissance des réalités territoriales, etc.S’agissant des délégués du préfet, ils sont majoritairement perçus par les élus comme despartenaires incontournables de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong>. Là où ils sont présents, ils constituent uninterlocuteur précieux, parfois <strong>la</strong> seule véritable « porte d’entrée » vers les services de l’Etat.Leur disponibilité, leur travail de proximité et leur capacité d’analyse sont souvent appréciés. Enrevanche, une partie des répondants considère que leur rôle n’est pas défini avec suffisammentde précision. Par ailleurs, il apparaît que leur positionnement au sein des structures de l’État esttrès variable et ne leur permet pas toujours d’exercer un effet d’entraînement sur <strong>la</strong> mobilisationdes services de droit commun. Dans ce contexte, beaucoup souhaitent un renforcement deleurs attributions et de leurs responsabilités.« La révision générale des politiques publiques a engendré un regroupement des services déconcentrésde l’État, avec pour conséquence <strong>la</strong> disparition de re<strong>la</strong>is. Ce déficit n’est pas compensé par les déléguésdu préfet. » (communauté d’agglomération de l’Artois)« L’organisation des services déconcentrés reste complexe pour les collectivités locales, et leur apport,y compris en matière de ressources disponibles spécifiques, mal connu. » (<strong>ville</strong> de Vitry-sur-Seine)« Les délégués du préfet ont beaucoup contribué à rapprocher les services déconcentrés de l’État duterrain. » (<strong>ville</strong> d’Asnières-sur-Seine)« Les délégués du Préfet font un travail utile, de part leur proximité et leur disponibilité. Ilsconnaissent le quartier, et souvent ses habitants. Ce<strong>la</strong> leur permet parfois de trouver des solutionsadaptées aux situations locales. Ils humanisent les re<strong>la</strong>tions souvent trop administratives despréfectures avec les habitants. » (parlementaire du Gard)Synthèse des cahiers d’acteurs « Élus et professionnels » • 29 janvier 2013 11