POUR CONCLURE17 - Finalement, d’après-vous, quelles sont les 3 mesures(ou évolutions) qui amélioreraient le plus <strong>la</strong> qualité de viedans votre quartier ?Un grand nombre des mesures proposées concernent l’emploi, signe de <strong>la</strong> préoccupationaccordée à ce sujet. Parmi celles-ci, les mesures suivantes ont, par exemple, été évoquées :passer des accords avec des entreprises pour favoriser l’insertion des jeunes, que ce soit dans lecadre de stages ou d’un premier emploi, mettre l’accent sur <strong>la</strong> création d’activité afin de générerde l’emploi, personnaliser davantage l’accompagnement vers l’emploi, renforcer <strong>la</strong> lutte contreles discriminations à l’embauche, développer les formations accélérées, mieux coupler lespolitiques de l’emploi avec <strong>la</strong> lutte contre le décrochage sco<strong>la</strong>ire, agir plus efficacement sur lesfreins à l’emploi (problématiques de mobilité et de garde d’enfants notamment), etc.Nombreux sont ceux qui mettent l’accent sur <strong>la</strong> nécessité, pour les pouvoirs publics, de soutenirou initier des actions pour dynamiser <strong>la</strong> vie du quartier et favoriser l’implication des habitants,en particulier des jeunes : création de structures du type « maisons de quartier », mise en p<strong>la</strong>ced’espaces et de temps de rencontres et d’échanges, soutien des associations et simplification desprocédures les concernant, développement d’activités interculturelles et transgénérationnelles,meilleure prise en compte de <strong>la</strong> jeunesse, plus forte prise en compte de <strong>la</strong> parole des habitants,mise en p<strong>la</strong>ce d’évènements fédérateurs (repas de quartier, festivals, etc.).Dans le domaine de l’éducation, <strong>la</strong> nécessité de soutenir <strong>la</strong> parentalité revient fréquemment,de même que le renforcement du lien entre l’enseignement secondaire et l’enseignementsupérieur.En matière de sécurité et de lutte contre les incivilités, beaucoup réc<strong>la</strong>ment une meilleurecoordination des acteurs et insistent sur le rôle des bailleurs sociaux dans ce domaine : recrutementde gardiens d’immeuble supplémentaires, entretien plus réactif des parties communes. Certainsréc<strong>la</strong>ment davantage de policiers voire de caméras de vidéoprotection, mais cette positionn’est pas partagée par tous.Quelques mesures sont proposées concernant <strong>la</strong> santé, notamment pour renforcer l’offremédicale (création de structures du type « maisons de santé »). Certains alertent sur l’état desanté des popu<strong>la</strong>tions âgées, l’attention étant souvent focalisée sur les plus jeunes.18 - Quels sont les 3 domaines (répondre par priorité 1, 2, 3)qui vous semblent prioritaires pour votre quartier ?Sur l’ensemble des cahiers d’acteurs « habitants et associations », les trois domaines à privilégiersont, par ordre de priorité : l’emploi, l’éducation et <strong>la</strong> sécurité.Si l’on ne considère que les cahiers renseignés par les habitants, on retrouve ces trois prioritésc<strong>la</strong>ssées dans le même ordre. Le développement économique du quartier et les questions demobilité et de transports arrivent respectivement en quatrième et cinquième positions.En revanche, si l’on prend en compte les cahiers renseignés par les associations, l’ordre depriorité est différent. L’éducation apparaît comme <strong>la</strong> première priorité, suivie de l’emploi, de <strong>la</strong>participation des habitants, <strong>la</strong> sécurité ne venant qu’en quatrième position.Synthèse des cahiers d’acteurs « Habitants et associations » • 10 janvier 2013 23
19 - Exprimez-vous librement !« La richesse de <strong>la</strong> vie associative est fondamentale, surtout dans les quartiers «politique de <strong>la</strong><strong>ville</strong>». Mais elle ne peut à elle seule pallier toutes les carences... Même convaincus du bien fondé etde l’utilité des actions que nous mettons en œuvre, il nous semble parfois qu’elles relèveraient plutôtde <strong>la</strong> puissance publique »« Ce questionnaire est une bonne entrée en matière pour un état des lieux des quartiers. J’aurais aiméavoir plus de temps pour le diffuser plus <strong>la</strong>rgement car nous avons besoin de données. En lisant lesréponses de l’habitante qui fréquente l’association depuis de nombreuses années, j’ai appris que sesconditions de vie dans son immeuble ne sont pas bonnes alors qu’il se situe juste à côté. C’est direquelles surprises je pourrais avoir en lisant 30 questionnaires au lieu d’un seul ! Je pense égalementque plutôt que partir du critère «quartier», il serait préférable de partir du critère «habitant». Eneffet, des habitants du quartier de La P<strong>la</strong>nquette ne sont pas éligibles aux aides de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong><strong>ville</strong>, alors que d’autres de quartiers non répertoriés seraient éligibles. Il est dommage de sectoriser,de créer des tiroirs dans lesquels c<strong>la</strong>sser les gens plutôt que de considérer les gens, les familles... »« Les difficultés économiques et <strong>la</strong> modernisation des administrations aggravent <strong>la</strong> situation deshabitants qui n’arrivent plus à s’insérer dans <strong>la</strong> société et à faire valoir leurs droits ».« Sur un quartier nouvellement construit, 3 types de logement sont sortis de terre. Sur un côté, 3maisons cossues, murs en briques, terrain de 1500 m². Face à ces trois logements, plusieurs parcellesde 400 m² en accession à <strong>la</strong> propriété, murs crépis b<strong>la</strong>ncs, derrière tout ça, des logements en location,soit individuel en rez-de-jardin, soit en collectif r+3 façade bois et peinture grise, comme pourrappeler un certain statut ou un ciel de ch’nooooooord. N’aurait-on pas pu éviter cette différenced’architecture et cette peinture grise démoralisante ? ».« Tout le travail de proximité auprès des jeunes amorcé depuis 3 ans par notre structure doit êtrepérenne sur les années venir. Actuellement <strong>la</strong> mise en re<strong>la</strong>tion des jeunes sur les c<strong>la</strong>uses d’insertionet bientôt les emplois d’avenir est un enjeu important pour les jeunes ZUS et pour notre structure. »« Nous espérons toujours que le quartier s’améliore, mais là nous arrivons à un point de non retour.Les associations se battent pour faire vivre ce quartier qui a sur le p<strong>la</strong>n humain des ressourcesexceptionnelles mais que faire devant tant de pauvreté. 120 familles inscrites pour <strong>la</strong> distributionalimentaire assurée par <strong>la</strong> société St Vincent De Paul, des familles qui au basket font 4 chèques pourpayer 55 € ! Sans compter celles qui n’arrivent pas à payer. Nous avons le sentiment d’être oubliés, lesréunions des élus sont ficelées d’avance et <strong>la</strong>issent peu de p<strong>la</strong>ce aux initiatives et décisions locales.Passer en catégorie 1 aiderait le quartier (…). C’est urgent ».« Un challenge est de (re)donner une identité à ces quartiers dénommés parfois de «pauvres» faceà une <strong>ville</strong> d’histoire, un cœur de <strong>ville</strong> plus riche, plus «bourgeois», sur un territoire plus vaste, unhabitat dispersif constitué principalement de pavillons. »« Pensez-vous vraiment que nous, habitants, nous avons réellement le pouvoir de changer les choses? Peut être que l’union fait <strong>la</strong> force ? »« Je suis enchantée qu’on nous demande notre avis et attends le retour de cette enquête. Je pensequ’il faut être attentif à ce que <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> en territorialisant à l’excès ne contribue pas àde nouvelles inégalités. Certaines <strong>ville</strong>s, ayant fait le choix de ne pas créer des ghettos ont éparpilléleurs logements sociaux. Aussi, des actions en faveur de ces habitants sont nécessaires et doivent êtrefinancées malgré une visibilité moindre ».« Depuis 30 ans, nous participons à toutes sortes d’enquêtes, de sondages, de témoignages, de«concertations», etc. sur <strong>la</strong> situation et le devenir des quartiers popu<strong>la</strong>ires. Alors vous comprendrezaisément notre scepticisme débordant et notre absence d’illusions. Pour autant, nous y participonsparce que nous sommes militants engagés et surtout pour vous faire part de notre grande inquiétudesur le devenir de ces territoires. Notre longue pratique de terrain et notre lucidité nous amènentaujourd’hui à vous alerter, car OUI, il y a urgence !!!... Nous allons dans le mur et malheureusementles premières victimes seront une fois encore les jeunes. C’est aussi parce que nous refusons d’êtrecomplices de broyer des générations entières que nous avons encore pris le temps de répondre à votrequestionnaire. Nous restons disponibles et prêts à agir ! »Synthèse des cahiers d’acteurs « Habitants et associations » • 10 janvier 2013 24