3.3. Décloisonner en incitant chaque projet opérationnel àrépondre conjointement à plusieurs enjeux thématiquesLa nécessité pour <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> de développer une approche transversale des thèmestels que <strong>la</strong> jeunesse, <strong>la</strong> lutte contre les discriminations ou <strong>la</strong> mixité sociale, a souvent été mise enexergue dans le cadre de <strong>la</strong> concertation sur <strong>la</strong> réforme. Elle se heurte au cloisonnement, sinoncroissant, à tout le moins persistant, des services de l’Etat comme des collectivités territoriales.Le changement de leur mode d’organisation et de fonctionnement va bien au delà des enjeuxde <strong>la</strong> réforme de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong>. Dans le cadre de celle-ci, cette approche transversalepeut toutefois se développer fortement, d’une part en <strong>la</strong> mettant systématiquement en avantpour certains type d’actions et de projets et d’autre part, en généralisant les formationscommunes aux différentes actions.- Développer une approche transversale : cette démarche transversale devrait notamments’appliquer aux projets d’imp<strong>la</strong>ntation d’activités nécessitant une mobilisation, simultanée etcoordonnée, des acteurs du développement économique, de l’aménagement urbain, del’emploi, de <strong>la</strong> formation ainsi que des centres de ressources et des associations œuvrant enfaveur du lien social. Elle trouverait également son application autour des enjeux liés à <strong>la</strong>précarité énergétique, impliquant bailleurs, habitants, services de l’Etat et des collectivitésterritoriales en charge du développement durable… Une telle approche s’impose encore pourque le chaînage entre les acteurs de l’éducation et de l’emploi se fasse sans rupture afin defaciliter l’entrée des jeunes sur le marché du travail (forum d’échanges entre les écoles et lesentreprises, par exemple). Il en va de même s’agissant de l’é<strong>la</strong>boration des parcours d’insertionsociale et professionnelle, qui mobilisent les acteurs de proximité comme les associations, lesacteurs médico-sociaux et de <strong>la</strong> santé, les services de <strong>la</strong> culture et du sport.Il s’agit ainsi d’identifier, pour chaque projet opérationnel, son lien et ses effets sur d’autrespolitiques et projets sectoriels (emploi, développement économique, éducation, sécurité,prévention de <strong>la</strong> délinquance, santé, cadre de vie, action sociale, culture, sport…), ainsi que surdes enjeux transversaux (jeunesse, lutte contre les discriminations, mixités), dans une approcheintégrée qui articule les différents dispositifs et rassemblent l’ensemble des acteurs concernés.Ce lien avec plusieurs enjeux sectoriels et transversaux doit être formalisé au moment de <strong>la</strong>réflexion et de <strong>la</strong> rédaction des projets. De même, ces effets doivent être systématiquementanalysés lors de l’évaluation.Dans cette perspective, trois types de projets ont retenu plus particulièrement l’attention. Lepremier concerne <strong>la</strong> prévention de <strong>la</strong> délinquance, pour <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> participation <strong>la</strong> plus <strong>la</strong>rgepossible des acteurs concernés – habitants, médiateurs, élus, policiers, justice, travailleurssociaux, établissements sco<strong>la</strong>ires…- est une condition requise pour <strong>la</strong> réussite de l’actionpublique, notamment par l’échange d’informations qu’elle permet et le renforcement de <strong>la</strong>confiance qu’elle favorise. La mise en œuvre des ZSP pourrait utilement s’inscrire dans cettedémarche.Le second type de projets concerne les opérations de rénovation urbaine, pour lesquelles uneforte coordination de nombreux services et acteurs est requise : chambres consu<strong>la</strong>ires pouranticiper les besoins en immobilier d’entreprise ; parents et responsables de l’éducation enamont des constructions de nouvelles écoles ; acteurs de <strong>la</strong> santé et du développement durablepour identifier des besoins spécifiques comme les appartements thérapeutiques, les voies decircu<strong>la</strong>tions douce, <strong>la</strong> réduction des effets polluants.Enfin, <strong>la</strong> lutte contre les discriminations, évoquée de manière récurrente, nécessiterait uneapproche intégrée dans le contrat urbain, telle qu’elle a déjà pu être expérimentée danscertains CUCS. L’essentiel des discriminations étant systémiques, une réflexion commune doitconduire à un diagnostic partagé, mettant en lumière les situations vécues.rapport de synthèse de <strong>la</strong> concertation 24
3.4. Des formations communes pour les acteurs de terrain et unepriorité particulière mise sur les formations-actions- Dispenser des formations communes pour les acteurs de terrain : des formations proposéesconjointement aux acteurs du développement urbain, économique et social impliqués dansles mêmes territoires favorisent une meilleure implication des acteurs dans les partenariats, àtoutes les étapes de <strong>la</strong> conduite de projet : partage de l’observation, construction communedes projets, animation partagée dans <strong>la</strong> mise en œuvre, évaluation conjointe.Les formations interservices au sein des administrations de l’Etat et des collectivités territoriales– en lien avec le CNFPT notamment -, mais également ouvertes aux autres agents des servicespublics présents dans les quartiers, doivent à ce titre être privilégiées. De même, des formationsrassemb<strong>la</strong>nt sur une même thématique des acteurs appartenant à différentes institutions sontde nature à favoriser le partenariat et <strong>la</strong> mobilisation du droit commun (« clusters » thématiques).Outre les dimensions thématiques, pluri-thématiques ou expérimentales évoquées ci-dessusces formations doivent également intégrer <strong>la</strong> prise en compte des besoins des habitants et deleur expertise. Un soin particulier devrait être apporté à <strong>la</strong> formation des acteurs chargés del’animation ou de <strong>la</strong> conduite de projets sur des sujets comme les démarches d’implication deshabitants, l’évaluation, ou encore le management des équipes de proximité. Comme évoquéprécédemment, <strong>la</strong> formation doit également viser l’accompagnement et <strong>la</strong> professionnalisationdes associations, des habitants ou des professionnels des quartiers pour qu’ils puissent participerpleinement au projet de territoire. Afin de mettre en œuvre ces préconisations, des partenariatsavec les universités seraient très souhaitables.- Les formations-actions doivent également être encouragées, pour susciter un partenariatd’acteurs de l’urbain, du social et du développement économique. Ce partenariat doitfonctionner à toutes les étapes de <strong>la</strong> conduite de projet (partage de l’observation ; coconstructiondes projets ; mise en œuvre co–animée ; co–évaluation), dans une logiqued’articu<strong>la</strong>tion des échelles, des acteurs, des thématiques. Il doit favoriser l’acculturation etl’implication des acteurs.3.5. Mutualiser les bonnes pratiquesAfin d’encourager et de valoriser ces projets « pluri-thématiques » et les approches intégrées surdes sujets transversaux, il sera utile d’en diffuser les exemples les plus efficaces. A ce titre, unebanque d’expériences devrait être mise en p<strong>la</strong>ce au niveau national, dans <strong>la</strong>quelle les acteursde <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> puissent puiser. Une telle banque pourrait s’appuyer sur les centres deressources de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> et sur les outils développés dans le cadre d’« I-<strong>ville</strong> », et auraitune vocation plus <strong>la</strong>rge à capitaliser et à diffuser les bonnes pratiques.3.6. Entériner un droit à l’expérimentationL’expérimentation s’est imposée dès l’origine comme un élément constitutif de <strong>la</strong> politique de<strong>la</strong> <strong>ville</strong>, <strong>la</strong> singu<strong>la</strong>risant parmi les politiques publiques. Il pourrait être proposé à chaque territoirede mettre en œuvre au moins une expérimentation par an, avec une part de crédits spécifiqueslibres d’emploi. Ce déploiement doit s’appuyer sur des initiatives du terrain, qu’il faut encouragerpar le soutien à des programmes de formation-action et par <strong>la</strong> réunion des agents des différentsservices dans des groupes de travail ad hoc.Les services déconcentrés de l’Etat pourraient désigner un agent en charge d’animer le suivide ces expérimentations, de piloter l’anticipation de <strong>la</strong> fin des expérimentations et le soutien aumaintien des pratiques jugées positives à l’issue de celles-ci, et enfin de valoriser les expériencesintéressantes en nourrissant <strong>la</strong> banque d’expériences susmentionnée.Parmi les illustrations de cette piste, deux possibilités d’expérimentations ont plus particulièrementretenu l’attention : <strong>la</strong> première afin d’établir un partenariat entre les lycées professionnels et lerapport de synthèse de <strong>la</strong> concertation 25
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