3 e table ronde : le projet de territoireM. Pierre-Louis (sous-préfet chargé de <strong>la</strong> cohésion sociale et de <strong>la</strong> jeunesse à <strong>la</strong> Guadeloupe) :présente le contexte et les questions de <strong>la</strong> table ronde.• Au regard de <strong>la</strong> situation des territoires ultra-marins, quelles sont les enjeux prioritaires àtraiter dans les futurs contrats (habitat, désenc<strong>la</strong>vement, mobilité, éducation, emploi,sécurité, santé, etc.) ?• Quelles sont les stratégies à mettre en œuvre à court, moyen et long terme en matièred’habitat et de rénovation urbaine ?• Quelles sont les actions à renforcer dans le domaine social (lutte contre l’illettrisme,citoyenneté, etc.) ?• Dans les dispositifs actuels de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong>, quels sont ceux qui sont adaptés etceux qui le sont moins ? Quelles seraient les adaptations à envisager pour mieux prendreen compte les spécificités de l’outre-mer ?• Comment mieux imbriquer les actions entre elles pour qu’elles fassent levier pour un projetde développement du territoire ?• Comment mieux prendre en compte <strong>la</strong> participation des habitants et des associations ?Les grands témoinsM. Schmit (Inspecteur général de l’environnement et du développement durable) :J’ai mené une étude sur <strong>la</strong> rénovation urbaine dans les départements d’outre mer dans le cadrede <strong>la</strong> préparation du volet n° 2 du PNRU il y a un peu plus d’un an. J’ai pu visiter chacun desdépartements. La rénovation urbaine doit prendre en compte <strong>la</strong> diversité des situations desterritoires ultra-marins : les « quartiers durcis », anciennement en bois ou en tôle, ont conservéleur morphologie originale, qui nécessite un traitement ; certains quartiers d’habitat précairepeuvent néanmoins avoir bénéficié déjà d’une structuration de leurs réseaux primaires ; deshabitats très dégradés peuvent se rencontrer dans les centres anciens et pas seulement dans lespériphéries ; l’habitat spontané peut être localisé en centre <strong>ville</strong> (cas de Cayenne) ; des pochesd’habitat insalubres peuvent subsister à proximité de périmètres déjà traités dans le cadre de <strong>la</strong>rénovation urbaine… Au total, 90 000 logements peuvent être considérés comme indécents ouinsalubres sur un parc ultra-marin total de 500 000 logements.A partir de ce constat, il faut déterminer des priorités d’intervention publique. La premièrepriorité est celle de <strong>la</strong> salubrité publique ; il faut également prendre en compte l’augmentationdu nombre de logements sans électricité, qui s’est accrue du fait de <strong>la</strong> progression de l’habitatspontané. D’autres contraintes doivent être intégrées : <strong>la</strong> capacité de financement limitée descollectivités territoriales ; le degré d’exposition élevé aux risques naturels (entre 30% et 80% de<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion selon les territoires), mais aussi aux risques d’accidents domestiques, du fait de <strong>la</strong>qualité insuffisante des équipements des ménages ; <strong>la</strong> difficulté de faire progresser dans les faits<strong>la</strong> notion de mixité et l’homogénéité persistante des quartiers.Pour faire progresser <strong>la</strong> rénovation urbaine, il faut adopter une vision prospective et penser<strong>la</strong> <strong>ville</strong> à 40 ans. Des outils tels que <strong>la</strong> base OMPHALE de l’INSEE ou ceux qui ont été utilisésdans le cadre de <strong>la</strong> réflexion Territoires 2040 de <strong>la</strong> DATAR, permettent de se p<strong>la</strong>cer dans cetteperspective. Outre le développement urbain, il s’agit également de prendre en compte <strong>la</strong>Table ronde outre-mer • 14 janvier 2013 12
question des transports, dont les enjeux dépassent le cadre temporel des outils de p<strong>la</strong>nificationexistants, tels que les SAR. Il faut également tirer parti des modifications qui se dessinent(proposition de transfert du PLU aux agglomérations dans le cadre du projet de l’acte III de <strong>la</strong>décentralisation). Les collectivités territoriales et des acteurs publics concernés par <strong>la</strong> politiquede <strong>la</strong> <strong>ville</strong> doivent pouvoir contractualiser sur une durée longue. Dans le même temps, il fautprévoir des « phases-c<strong>la</strong>pets », de 2 à 3 ans, pour vérifier le rythme de réalisation des opérationset l’évolution du contexte, notamment sur le p<strong>la</strong>n démographique. Les opérations de résorptionde l’habitat insalubre doivent être intégrées dans <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> et il en va de mêmepour les opérations de rénovation des centres anciens. Les programmes de l’ANRU ont eu uneffet de levier de 1 à 4 ou 5 ; ils ont également permis une amélioration sensible de <strong>la</strong> qualité dumontage des projets et de l’ingénierie ; ils se sont révélés suffisamment adaptables et p<strong>la</strong>stiquespour prendre en compte <strong>la</strong> survenance d’enjeux nouveaux. Enfin, l’engagement de l’ANAH doitêtre renouvelé et celui de l’EPARECA mis en p<strong>la</strong>ce en outre-mer, pour compléter l’éventail desoutils d’intervention.M. Soilihi (sénateur, président de l’association TAMA, Mayotte) : J’interviens pour témoigner de <strong>la</strong>situation de Mayotte, le 5ème département d’outre mer. Premier constat : le droit commun doits’appliquer à Mayotte et <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> venir l’appuyer. Il ne faut pas que ce soit l’inversecomme ce<strong>la</strong> se passe actuellement. La situation d’aujourd’hui est un héritage. Comment faire ?Il y a aussi <strong>la</strong> question des moyens : Mayotte est le département le moins doté d’outre mer, or i<strong>la</strong> un besoin de rattrapage très fort. Les communes de Mayotte n’ont pas de fiscalité propre, cene sera le cas qu’en 2014. Il faut préparer les collectivités à cette échéance. Le problème pour<strong>la</strong> mise en œuvre de <strong>la</strong> fiscalité locale est qu’il n’y a pas de cadastre c<strong>la</strong>irement établi. De plus,les familles étant très pauvres, les ressources fiscales seront très faibles. Nous avons donc besoinde construire un projet de territoire avec tous les acteurs, avec des objectifs, des indicateurs àpartager, des évaluations. Quelles sont les priorités d’intervention ? Tout est prioritaire dans notresituation mais s’il faut faire un choix, je fais celui de <strong>la</strong> jeunesse car notre département compte60% de sa popu<strong>la</strong>tion de moins de 22 ans. L’autre priorité est bien sûr le logement insalubre. Ledéveloppement économique vient en troisième position. Des adaptations du cadre national sonteffectivement nécessaires parce que nos territoires ont des spécificités locales fortes. En mêmetemps, l’adaptation ne doit pas aller trop loin car elle peut s’accompagner d’une insuffisancedes moyens. Nous avons l’exemple de TAMA, qui est une association de lutte contre l’exclusion,qui touche notamment les mineurs isolés, et donc de lutte contre <strong>la</strong> délinquance. L’associationatteint ses objectifs mais ce<strong>la</strong> montre aussi que les politiques publiques qui devraient intervenirsur ce sujet ne sont pas ce qu’elles devraient être.Mme Phinera-Horth (maire de Cayenne, membre du conseil national des <strong>ville</strong>s) : En me basantsur l’expérience de <strong>la</strong> politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> à Cayenne, je veux mettre l’accent sur 4 priorités. Lapremière : <strong>la</strong> politique de l’habitat social qui nécessite des moyens suffisants pour construire deslogements et <strong>la</strong> lutte contre l’habitat indigne. L’habitat indigne est une spécificité ultra marinetrès présente à Cayenne. Il faut des moyens financiers pour <strong>la</strong>ncer les programmes RHI pourréduire cet habitat. Mais en même temps, il faut être attentif à ne pas construire n’importecomment des zones énormes d’habitat social. Il nous faut préserver <strong>la</strong> capacité des communesà avoir aussi des logements autres, une mixité urbaine. Deuxième priorité : <strong>la</strong> sécurité. Elle n’estpas uniquement l’affaire de <strong>la</strong> police et de <strong>la</strong> gendarmerie mais aussi celle des associationset de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. La politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong>, c’est aussi <strong>la</strong> lutte contre les trafics, contre lesaddictions. En Guyane, nous avons là une spécificité du fait de <strong>la</strong> proximité avec des paysqui connaissent de forts trafics. Nous sommes un peu seuls face à ce<strong>la</strong>. Le troisième thème: l’éducation. Nous sommes entourés de voisins dont le PIB est inférieur au nôtre. Donc nousconnaissons des migrations très fortes vers le territoire. Nous n’avons pas les mêmes problèmesqu’en métropole. On a des immigrés à intégrer qui sont très éloignés de <strong>la</strong> culture du pays.Comment intégrer les jeunes issus de ces migrations ? C’est un enjeu crucial de les former et d’enfaire des citoyens respectueux du droit. Quatrième priorité : le développement économique. Lapolitique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> doit favoriser <strong>la</strong> création d’emplois par tous les moyens. L’Etat et les <strong>ville</strong>s ontTable ronde outre-mer • 14 janvier 2013 13
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