7 - Pensez-vous que les habitants de ces quartiers sont davantagevictimes de discrimination qu’ailleurs ? Si oui, lesquelles ?Comment faire pour lutter contre ces discriminations ?Trois contributeurs sur quatre pensent que les habitants des quartiers « politique de <strong>la</strong> <strong>ville</strong> » sontdavantage victimes de discrimination qu’ailleurs.Les discriminations sont surtout ressenties dans le cadre de <strong>la</strong> recherche d’un emploi, puis dans celled’un logement. Elles sont liées au lieu d’habitation des habitants, ceux-ci subissant <strong>la</strong> « mauvaiseréputation » de leur quartier, mais aussi à leur origine ethnique, à leur religion, à leur patronyme.Pour lutter contre les discriminations, notamment en matière d’emploi, il est proposé unrapprochement avec le monde économique. Il s’agit notamment de créer un réseau avec lemonde de l’entreprise et de faire preuve de pédagogie auprès des recruteurs pour changerleur regard sur les habitants de ces quartiers. Des formations à <strong>la</strong> diversité pour les entrepreneurssont suggérées. Des actions visant à valoriser les compétences des jeunes et des adultes desquartiers auprès des entreprises pourraient être initiées ou renforcées.Par ailleurs, le développement des re<strong>la</strong>tions entre les quartiers et leurs territoires environnantspermettrait de réduire <strong>la</strong> stigmatisation dont ils souffrent et donc les phénomènes dediscrimination. Créer des rencontres sportives et culturelles inter-quartiers, favoriser les brassageset les échanges en imp<strong>la</strong>ntant des structures d’envergure au sein des quartiers (théâtres,universités, etc.), telles sont quelques-uns unes des propositions avancées.Les contributeurs déplorent aussi l’image négative de leur quartier renvoyée par les médias,malgré parfois une évolution positive de celui-ci suite à une opération de rénovation urbaine.Montrer l’implication des habitants, valoriser les actions mises en p<strong>la</strong>ce dans leur quartier,permettrait de changer l’image de ces territoires auprès de l’ensemble de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.« Il faut que le reste de <strong>la</strong> société vienne dans les quartiers : théâtre, musée, faculté, pour faire que <strong>la</strong><strong>ville</strong> continue au sein des ces territoires ».« Un quartier appelé par le passé «cité» sera toujours victime de discriminations ! L’enjeu pour luttercontre ce passé discriminatoire est de travailler sur l’implication du citoyen sur son lieu de vie. Unquartier uni par des règles citoyennes porte un nouveau nom et il est forcément moins caricaturécomme «cité» ! »« Nous constatons beaucoup de discriminations au niveau du travail. Trouver du travail pour lespersonnes d’origine maghrébine est plus facile lorsqu’il s’agit de métiers du bâtiment que lorsqu’ils’agit de métiers dans le tertiaire ou dans <strong>la</strong> vente, encore moins pour les métiers à haut niveau dequalification où le simple nom de famille constitue le premier obstacle »« L’adresse rattachée à un quartier pose problème aux employeurs qui se font une idée sans connaîtreles personnes ».« Oui, autant sur le travail que sur l’accès aux soins et à <strong>la</strong> sécurité. Exemple de médecins refusantde se dép<strong>la</strong>cer, pompiers et police »« Oui, <strong>la</strong> couleur de peau, le nom, l’aspect général, l’apparence. Solution ? Apprendre <strong>la</strong> confiance ensoi et l’affirmation de qui nous sommes + mettre de côté <strong>la</strong> peur d’être jugé. »8 - L’égalité hommes-femmes est-elle un sujet essentiel dans votrequartier ? Si oui, pourquoi ? Comment faire pour agir en sa faveur ?L’égalité hommes-femmes est un sujet essentiel pour plus de <strong>la</strong> moitié des contributeurs.Cependant, ce sujet touche davantage les associations (deux tiers d’entre elles le considèrentessentiel) que les habitants (deux sur cinq seulement estiment ce sujet essentiel).De nombreuses inégalités entre les sexes sont évoquées. Selon plusieurs contributeurs, lesdifférences de culture et l’influence de certaines religions contribuent au déséquilibre desrapports entre les hommes et les femmes au détriment de ces dernières.Synthèse des cahiers d’acteurs « Habitants et associations » • 10 janvier 2013 11
Les inégalités sociales sont les plus mises en avant par les contributeurs. Les femmes apparaissentplus touchées par <strong>la</strong> crise économique. Elles se voient imposer plus souvent que les hommes descontrats précaires.Les inégalités entre les hommes et les femmes se ressentent également au sein de <strong>la</strong> famille.Les difficultés rencontrées par les femmes pour faire garder leur enfant créent un obstaclesupplémentaire pour trouver un emploi, en particulier pour les mères célibataires.Il est également rapporté que certaines femmes immigrées maîtrisent mal <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue françaisece qui rend plus difficile leur accès à l’emploi. L’apprentissage de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue est compliqué parl’isolement dont souffre une partie d’entre elles. Alors que leurs époux travaillent et que leursenfants vont à l’école, ce qui facilite <strong>la</strong> maîtrise du français, certaines d’entre elles demeurentau sein de leur foyer avec peu de contacts avec l’extérieur.Des inégalités sont aussi pointées dans l’accès à <strong>la</strong> vie sociale. L’espace public et les lieux desocialisation comme les cafés sont occupés majoritairement par les hommes. Une oppression<strong>la</strong>tente sur les adolescentes et les femmes s’exprime dans certains quartiers. Des femmes sesentent en insécurité dans leur quartier ce qui limite leurs dép<strong>la</strong>cements.Des contributeurs notent aussi une dégradation des rapports entre les garçons et les filles àl’école, d’autres une banalisation des violences faites aux femmes dans l’espace public, ou biendes expressions misogynes chez certains garçons.Pour faire face à ces problèmes, les associations proposent d’abord de développer <strong>la</strong> mixitédans les actions qu’elles proposent. En effet, si les hommes sont bien représentés dans les activitéssportives, les femmes le sont encore insuffisamment, malgré de nets progrès en <strong>la</strong> matière. Al’inverse, les hommes sont peu impliqués dans les activités autour des enfants. Ce<strong>la</strong> traduit <strong>la</strong>persistance de certaines représentations.Des actions de sensibilisation, de prévention, d’éducation autour du thème de l’égalité hommes/femmes et de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ïcité sont préconisées, dès le plus jeune âge. Au collège, ces actions auraientpour objectif de changer les représentations hommes/femmes chez les plus jeunes. Les adultesen formation professionnelle pourraient également être sensibilisés à ce thème.Plusieurs types d’actions sont recommandés pour sortir les femmes de leur isolement, les rendreplus autonomes, favoriser leur insertion professionnelle : cours de français, organisations derencontres comme des repas de quartier, aides pour obtenir le permis de conduire, activitésculturelles, chantiers d’insertion pour se former à un métier. Des lieux d’expression permettrontaussi d’ouvrir <strong>la</strong> parole sur certains problèmes rencontrés (par exemple, violences conjugales ouintrafamiliales)Le développement des modes de garde d’enfants faciliterait <strong>la</strong> vie des femmes au quotidienet leur permettrait de concilier emploi et vie privée, notamment pour les femmes célibataires.Des associations ont développé une véritable expertise sur ce thème. Ce<strong>la</strong> s’est traduit parl’é<strong>la</strong>boration d’un diagnostic sur <strong>la</strong> condition des femmes dans leur quartier ou <strong>la</strong> rédactiond’une charte pour l’égalité hommes/femmes, matérialisée, sur certains territoires, par ledéveloppement de nouvelles activités pour les femmes, dans le domaine sportif par exemple.« Oui l’égalité hommes femmes est un sujet essentiel dans notre quartier, c’est un sujet qui s’inscritdans le temps et qui aujourd’hui avance à grand pas. Pour agir en sa faveur, il faut proposer desactions mixtes, et continuer à pousser les femmes à sortir de chez elles pour s’occuper d’elles ».« Les filles ne peuvent pas sortir toutes seules <strong>la</strong> nuit, alors qu’elles aimeraient bien. »« Alors là c’est compliqué ! Certains hommes traitent les femmes comme un objet. Elle est reléguéeà certaines tâches et point. D’ailleurs, il est impossible d’en discuter ouvertement. Ce sujet fâche ! »« Je suis personnellement parfois étonnée de certaines attitudes des femmes vis à vis de leur épouxmais c’est une question de culture. Les femmes ne s’en p<strong>la</strong>ignent pas. Ce qui est plus ennuyeux, c’estl’attitude des pères avec leurs filles leur interdisant d’aller faire des études en internat, même quandelles sont majeures. Une jeune pouvait accéder au métier de ses rêves et passer un CAP petite enfancemais elle devait partir. Son père a refusé et elle a accepté sa décision. Maintenant elle fait des stagesdans <strong>la</strong> vente. »Synthèse des cahiers d’acteurs « Habitants et associations » • 10 janvier 2013 12
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