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Juin 2005

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DEUG MIAS 1 / STPI 1<strong>2005</strong>, session 2ExpressionDurée: 2 heuresDocument de travailMargaret Maruani, « Ravages cachés du sous-emploi », Le Monde diplomatique, juin 2003[Margaret Maruani est Directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique(CNRS)]Ravages cachés du sous-emploiDans l'inventaire des dégâts collatéraux du chômage, la déstabilisation multiforme desconditions d'emploi (travail intérimaire, contrats à durée déterminée, stages en tout genre)apparaît comme une sorte d'évidence, connue et reconnue de longue date. En revanche, lesous-emploi échappe très largement au décompte des méfaits du chômage. Parce qu'il seconfond, pour partie, avec le travail à temps partiel que les stéréotypes culturels qualifientsystématiquement de « bon pour lesfemmes».Il est tout à fait frappant, en effet, de voir comment le travail à temps partiel demeuretrès généralement exclu de toute la réflexion sur l'emploi et le chômage. Le sujet est reléguéau chapitre de la diversification du travail ou, plus désolant encore, à la rubrique« conciliation entre vie professionnelle et vie familiale », mais rarement abordé sous l'anglede la pénurie d'emploi.Englué dans les palabres sur la réduction du temps de travail (RTT), le travail à tempspartiel constitue pourtant le pilier du sous-emploi. Ce dernier est souvent caché sousl'expression « emplois atypiques », terme générique englobant tous les types d'emploi qui,d'une manière ou d'une autre, dérogent à la norme du travail sur contrat à durée indéterminéeet à temps plein. On y trouve les contrats à durée déterminée, l'intérim, les contrats aidés etles stages divers - pudiquement appelés « formes particulières d'emploi» -, ainsi que letravail à temps partiel, lequel correspond souvent à une situation où l'on travaille moins quece que l'on souhaiterait. En forte hausse ces vingt dernières années, les emplois atypiquesreprésentent un emploi sur quatre.Ces emplois recouvrent, évidemment, des situations très hétérogènes: l'intérim, réputépour la précarité des conditions qu'il offre, concerne aussi parfois des salariés très qualifiés;certains contrats à durée déterminée (CDD) régulièrement renouvelés peuvent se révéler plusstables que des contrats à durée indéterminée (CDI) débouchant sur un licenciement.C'est pourquoi l'identification des emplois temporaires à la précarité ne peut être totale,même si elle s'avère globalement justifiée. Ces diverses formes d'emploi ne sont passeulement, d'une manière ou d'une autre, hors normes. Elles sont aussi caractérisées par uneinstabilité qui les assimile à la précarité et qui les rapproche du chômage. Car ce sont souventles mêmes personnes qui oscillent entre contrats à durée déterminée, intérim, petits boulots etchômage. Ils et elles sont souvent jeunes, peu qualifiés et naviguent à vue dans l'instabilitépermanente.Documents non autorisésCakum"kenonauwr~ée

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