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olivier twist i

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Olivier Twist I<br />

Chapitre XIX<br />

c’était, en un mot, une nuit faite exprès pour un promeneur tel que le juif.<br />

Tandis qu’il cheminait à pas de loup, rasant les murailles ou se dissimulant<br />

sous l’auvent des boutiques, l’affreux vieillard ressemblait à un hideux<br />

reptile sorti de la fange et des ténèbres, et rampant dans l’ombre, à la<br />

recherche d’une nourriture immonde.<br />

Il parcourut un grand nombre de rues étroites et tortueuses, jusqu’à<br />

ce qu’il eût aeint Bethnal-Green ; puis, tournant tout à coup à gauche, il<br />

s’engagea dans un dédale de petites rues sales, comme on en trouve tant<br />

dans ce quartier populeux de Londres.<br />

Le juif semblait du reste trop bien connaître les lieux qu’il traversait,<br />

pour éprouver la moindre difficulté à s’orienter, malgré l’obscurité, au<br />

milieu de ce labyrinthe ; il parcourut à grands pas nombre de passages<br />

et d’allées, et s’engagea enfin dans une rue mal éclairée par un unique<br />

réverbère, placé à l’autre bout. Il frappa à la porte d’une maison, et, après<br />

avoir échangé quelques mots à voix basse avec la personne qui vint lui<br />

ouvrir, il monta l’escalier.<br />

Au moment où il toucha le loquet de la porte, un chien gronda, et on<br />

entendit une voix d’homme demander : « i va là ?<br />

— C’est moi, Guillaume, rien que moi, dit le juif en jetant un coup<br />

d’œil dans la chambre.<br />

— Entrez, dit Sikes. Couche là, vilaine bête ! Tu ne reconnais donc plus<br />

le diable, quand il a sa grande redingote. »<br />

L’accoutrement de Fagin avait sans doute induit le chien en erreur :<br />

car, dès que le juif eut déboutonné sa redingote et l’eut posée sur le dos<br />

d’une chaise, l’animal regagna son coin en remuant la queue, montrant<br />

par là qu’il était aussi satisfait que possible.<br />

« Eh bien ! dit Sikes.<br />

— Eh bien, mon ami ? répondit le juif. Ah ! bonjour Nancy. »<br />

Le juif s’adressa à la jeune fille avec un certain embarras, et comme<br />

s’il doutait de l’accueil qu’elle lui ferait ; car c’était la première fois qu’il la<br />

voyait depuis qu’elle avait pris parti pour Olivier. Mais ses doutes, s’il en<br />

avait, furent bientôt dissipés par la conduite de Nancy à son égard ; elle<br />

retira ses pieds du garde-feu, recula sa chaise, et dit à Fagin d’avancer la<br />

sienne ; car la nuit était glaciale.<br />

« Il fait bien froid, Nancy, ma bonne, dit le juif en chauffant ses mains<br />

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