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olivier twist i

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Olivier Twist I<br />

Chapitre XXII<br />

air très étonné.<br />

« Maintenant, dit Sikes en se rasseyant, si vous pouvez nous donner<br />

à boire et à manger en aendant, ça ne nous fera pas de mal ; à moi, du<br />

moins, ce qu’il y a de sûr. Assieds-toi près du feu, petit, et repose-toi : car<br />

tu auras encore à sortir avec nous cee nuit, mais pas pour aller loin. »<br />

Olivier regarda timidement Sikes d’un air surpris, mais ne dit mot :<br />

il approcha un siège du feu, mit dans ses mains sa tête brûlante, et resta<br />

immobile, sachant à peine où il était et ce qui se passait autour de lui.<br />

« Allons, dit Tobie, tandis que le jeune juif posait sur la table une<br />

bouteille et quelques provisions, au succès de l’entreprise ! »<br />

Il se leva pour faire honneur au toast, posa soigneusement sa pipe<br />

dans un coin, s’approcha de la table, remplit un verre d’eau-de-vie et le<br />

vida d’un trait, M. Sikes en fit autant.<br />

« Un coup pour l’enfant, dit Tobie en remplissant un verre à demi.<br />

Avale ça, ingénu !<br />

— Vraiment, dit Olivier en regardant Tobie d’un air piteux ; vraiment,<br />

je ne...<br />

— Avale ça, répéta Tobie. Est-ce que tu crois que je ne sais pas ce qu’il<br />

te faut ? Dis-lui de boire, Guillaume.<br />

— Il ferait mieux de se dépêcher, dit Sikes en portant la main à sa<br />

poche. Morbleu, il est, à lui tout seul, plus difficile à mener qu’une bande<br />

de Matois : bois vite, petit drôle ! »<br />

Effrayé par les gestes menaçants des deux hommes, Olivier avala d’un<br />

trait la liqueur contenue dans le verre, et fut pris aussitôt d’une toux violente,<br />

ce qui amusa beaucoup Tobie Crackit et Barney, et fit sourire jusqu’au<br />

farouche M. Sikes.<br />

Cela fait, quand M. Sikes eut assouvi sa faim (Olivier ne put manger<br />

qu’un petit morceau de pain qu’on le força d’avaler), les deux hommes<br />

se renversèrent sur leurs chaises pour sommeiller quelques instants. Olivier<br />

resta assis près du feu, et Barney, enveloppé dans une couverture,<br />

s’étendit sur le plancher, près du foyer.<br />

Ils s’endormirent ou firent semblant : nul ne bougea que Barney, qui<br />

se releva une ou deux fois pour jeter du charbon sur le feu. Olivier était<br />

tombé dans un profond assoupissement, et s’imaginait qu’il parcourait<br />

encore de sombres ruelles, ou qu’il errait la nuit dans le cimetière ; ou<br />

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