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olivier twist i

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Olivier Twist I<br />

Chapitre IX<br />

plait aentivement l’étalage des boutiques. Parfois il jetait autour de lui<br />

des regards vigilants comme s’il craignait les voleurs, et tâtait toutes ses<br />

poches l’une après l’autre, pour voir s’il n’avait rien perdu, et tout cela<br />

d’un air si comique et si naturel qu’Olivier en riait jusqu’aux larmes. Les<br />

deux jeunes garçons le suivaient de près ; et, chaque fois qu’il se retournait,<br />

ils se dérobaient à sa vue avec tant d’agilité, qu’il était impossible<br />

de suivre leurs mouvements. À la fin, le Matois lui marcha sur les pieds,<br />

tandis que Charlot le heurtait par derrière, et en un clin d’œil, tabatière,<br />

portefeuille, montre, chaîne de sûreté, épingle, mouchoir de poche, tout,<br />

jusqu’à l’étui à lunees, disparut avec une rapidité extraordinaire. Si le<br />

vieux monsieur avait senti une main dans une de ses poches, il disait<br />

dans laquelle, et alors c’était à recommencer.<br />

and on eut joué bien des fois à ce jeu, deux jeunes dames vinrent<br />

voir les jeunes messieurs ; l’une se nommait Bey et l’autre Nancy ; elles<br />

avaient une chevelure épaisse, mais peu soignée, et des chaussures en<br />

mauvais état ; elles n’étaient peut-être pas précisément belles ; mais elles<br />

étaient hautes en couleur, et avaient le regard résolu et effronté. Comme<br />

leurs manières étaient agréables et d’une grande liberté, Olivier pensa<br />

qu’elles étaient fort aimables, et sans doute il ne se trompait pas.<br />

La visite dura longtemps : une des jeunes dames se plaignant d’avoir<br />

l’estomac glacé, on apporta des liqueurs, et la conversation s’anima de<br />

plus en plus. À la fin, Charlot Bates déclara qu’il était temps de jouer du<br />

jarret, et Olivier crut que cela voulait dire sortir, en français ; car le Matois,<br />

Charlot et les deux jeunes femmes partirent à l’instant, et le vieux juif eut<br />

la générosité de les munir d’argent de poche pour s’amuser dehors.<br />

« C’est un genre de vie qui n’est pas désagréable, n’est-ce pas, mon<br />

ami ? dit Fagin. Les voilà sortis pour toute la journée.<br />

— Ont-ils achevé leur travail, monsieur ? demanda Olivier.<br />

— Oui, dit le juif ; à moins qu’ils ne trouvent par hasard quelque chose<br />

à faire en route ; alors ils n’y manquent pas, crois-le bien. Prends-les pour<br />

modèles, mon ami, prends-les pour modèles, ajouta le juif, en donnant<br />

un coup de la pelle au feu sur le foyer pour que ses paroles eussent plus<br />

de force ; fais tout ce qu’ils te diront, obéis-leur en tout, et surtout au<br />

Matois : ce sera un grand homme, et il te formera si tu prends modèle sur<br />

lui. Est-ce que mon mouchoir ne sort pas de ma poche, mon ami ? dit-il<br />

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