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autour du Monde. 75
mondrains détachés & taillés à pic qui en rendent FafpecT:
très-varié.
A cinq heures & demie du foir, nous étions
en-dedans du fort Sainte-Croix, lequel nous héla, & en
même tems il vint à bord un Officier Portugais nous demander
les raiïbns de notre entrée.
J'envoyai avec lui le
Chevalier de Bournand pour en informer le Comte d'Acunha
, Viceroi du Bréfil , 6V traiter du faîut. A fept heures
& demi nous mouillâmes dans la rade par huit braffes
d'eau ,
fond de vafe noire.
Le Chevalier de Bournand revint bientôt après, & me
Difcuflion
dit qu'au fujet du faiut, le Comte d'Acunha lui avoit ré^ Pourlelalut -
pondu que lorfque quelqu'un , en rencontrant un autre dans
la rue, lui ôtoit fon chapeau, il ne s'informoit pas aupara^
vant fi cette politefîe feroit rendue ou non ;
que fi nous faluions
la place , il verroit ce qu'il auroit à faire. Comme
cette réponfe n'en étoit pas une ,
je ne faluai point. J'appris
en même tems, par un canot que m'envoya M. de la
Giraudais ,
qu'il étoit dans ce port ,
que fon départ de Ro- Jon&ionavec
chefort , lequel devoit être à la fin de Décembre , avoit
été retardé jufqu'au commencement de Février, qu'après
trois mois de navigation , une voie d'eau & le mauvais état
de fa mâture l'avoient contraint de relâcher à Montevideo,
où il avoit reçu ,
par les frégates Efpagnoles, revenant des
Malouines, les inûruclions fur ma marche ; & qu'auffitôt
il avoit mis à la voile pour Rio-Janéiro , où il étoit mouillé
depuis fîx jours. Cette jonction me donnoit le moyen de
continuer ma miffion ;
quoique L'Etoile , en m'apportant
pour treize mois de vivres en falaifons & boirions , eût à
peine pour cinquante jours de pain & de légumes à me remettre.
Le défaut de ces denrées indifpenfables , me forçoit
de retourner en chercher dans la rivière de la Plata ,
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