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218 Voyage
tin£tion qui exifte entre les principaux Se le peuple , fur le
lien enfin qui réunit enfemble , & fous la même autorité
cette multitude d'hommes robuftes qui ont fi peu de be-
Ufage impor- foins. Je remarquerai feulement ici que dans les circonftances
délicates , le Seigneur du canton ne décide point
fans l'avis d'un confeil. On a vu qu'il avoit fallu une délibération
des principaux de la nation , lorfqu'il s'étoit agi de
letablhTement de notre camp à terre. J'ajouterai que le
chef paroit être obéi fans réplique par tout le monde, &
que les notables ont aufii des gens qui les fervent , & fur
lefquels ils ont de l'autorité.
Pratique au
morts.
eS
II eu fort difficile de donner des éclairciiïernens fur leur
religion.
Nous avons vu chez eux desftatues de bois que
nous avons prifes pour des idoles ; mais quel culte leur rendent-ils
? La feule cérémonie religieufe dont nous ayons
été témoins regarde les morts. Ils en confervent longtems
les cadavres étendus fur une efpece d'échafaud que
couvre un hangard. L'infection qu'ils répandent n'empêche
pas les
femmes d'aller pleurer auprès du corps une partie
du jour , Se d'oindre d'huile de cocos les froides reliques
de leur affeclion. Celles dont nous étions connus, nous ont
laiffé
quelquefois approcher de ce lieu confacré aux mânes
: Emoé, il dort, nous difoient elles. Lorfqu'il ne reiîe
plus que lesvfquelettes, on les tranfporte dans la maifon ,
Se j'ignore combien de tems on les y conferve. Je fçais
feulement ,
parce que je l'ai vu, qu'alors un homme confidéré
dans la nation vient y exercer ion miniftere facré , Se
que dans ces lugubres cérémonies , il porte des ornemens
afTez recherchés.
Superflkion
desuîfuiaires,
Nous avons fait fur fa religion beaucoup de queftions à
Aotourou, & nous avons cru comprendre qu'en général