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172 Voyage
roît coupée par de grandes baies qui pourroient occafionner
des erreurs dangereufes.
Depuis deux heures après-midi les vents varièrent
Oueft-Sud-Oueft au Oueiî-Nord-Oueft , grand frais ;
nous louvoyâmes jufqu'au coucher dufoleil, toutes voiles
hautes, afin de doubler les douze Apôtres. Nous eûmes
aiïez long-tems la crainte de n'en pas venir à bout ,
& d'être forcés à palier encore la nuit dans le détroit, ce
qui nous y eût pu retenir encore plus d'un jour.
du
Mais vers
{ix heures du foir , les bordées adonnèrent ; à fept heures
le cap des Piliers étoit doublé, à huit heures nous étions
entièrement dégagés des terres ,
nous faifoit
& un bon vent de Nord
avancer à pleines voiles dans la mer occidentale.
Nous fîmes alors un relèvement d'où je pris mon
&
Point de dé- point de départ par . . . 5 2 d 5 o de ' latitude auftrale ,
& ... 79 d 9 de ' long. occ. de Paris.
; .
C'en: ainfî qu'après avoir efïuyé pendant vingt-fix jours,
au port Galant, des tems conflamment mauvais & contraires,
trente-fix heures d'un bon vent, tel que jamais
nous n'euffions ofé l'efpérer, ont fuffi pour nous amener
dans la mer Pacifique ; exemple que je crois être unique,
d'une navigation fans mouillage depuis le port Galant jusqu'au
débouquement.
'il
Observations J'eflirne la longueur entière du détroit , depuis le cap
2ener3j.es fin*
cette naviga- des Vierges jufqu'au cap des Piliers d'environ cent quatorze
lieues.
Nous avons employé cinquante-deux jours
à les faire. Je répéterai ici que depuis le
jufqu'au cap Noir ,
cap des Vierges
nous avons obfervé conflamment que
le flot porte dans l'Eil, ck le Juffant ou l'Ebe, dans l'Oueft,
& que les marées y font très-fortes ;
qu'elles ne font pas à