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286 Voyage
CHAPITRE VI.
Navigation depuis le port Praflin jujquaux Moluques ;
N O u s
relâche à Boero.
avions repris la mer après une relâche de huit
jours, pendant lefquels , comme on l'a vu, le temsavoit
été conftamment mauvais , & les vents prefque toujours
au Sud. Le 25 ils revinrent auSud-Eft, variant jufqu'à
PEft , & nous fuivîmes la côte environ à trois lieues
d'éloignement. Elle
nous apperçûmes au large des îles
rondifioit infeniibiement, & bientôt
qui fe fuccédoient de
de diftance en diftance. Nous paffâmes entre elles & la
grand-terre , & je leur donnai le nom des Officiers des
Etats-majors. Il
n'étoit plus douteux que nous côtoyions
la nouvelle Bretagne. Cette terre efl très- élevée 6k paroît
entrecoupée de belles baies, dans lefquelies nous appercevions
des feux & d'autres traces d'habitations.
Diftributïon Le troifieme jour de notre fortie je fis couper nos tende
hardes aux tes jg cam pa2;ne pour diftribuer de grandes cuiotes aux
matelots.
"•.
, .
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gens des deux équipages. Nous avions déjà fait,
v/r
en diffé-
,
rentes occafions , de femblabies distributions de hardes de
toute efpece. Sans cela, comment eût -il été poffible que
ces pauvres gens fuffent vêtus pendant une aufîi longue campagne
, où il leur avoit fallu plufieurs fois paffer alternativement
du froid au chaud , & efîuyer maintes reprifes du
- . ,. déluge ? Au refte , je n'avois plus rien à leur donner, tout
Extrême cu^ « ' * r
fette de vi- étoit épuifé. Je fus même forcé de retrancher encore une
vres.
de vi-
once de pain fur la ration. Le peu qui nous reftoit
vres étoit en partie gâté , & dans tout autre cas on eût