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autour du Monde. 79
miers mots que je lui dis il 9
fe leva avec fureur, m'ordonna
de forrir ; & piqué fans doute de ce que, malgré fa
coiere ,
je reftois affis de même que deux Officiers qui
m'accompagnoient , il appella fa garde ; mais fa garde
plus fage que lui , ne vint pas & nous nous retirâmes
fans que perfonne parût s'être ébranlé. A peine fûmesnous
fortis, qu'on doubla la garde de fon palais, on renforça
les patrouilles & l'ordre fut donné d'arrêter tous les
François qu'on trouveroit dans les rues après le coucher
du foleil. Il envoya dire aufîi au Capitaine du vaifleau
François de quatre canons d'aller fe mouiller fous le fort
de Villagahon, Se le lendemain je l'y fis remorquer par
mes canots.
Je ne fongeai dès-lors qu'à me difpofer au départ , lis nous déd'autant
plus que les gens du pays que nous fréquentions , SjJ^ïr. à
avoient tout à craindre du Viceroi. Deux Officiers Portu-
gais furent la viclime de leur honnêteté pour nous ; l'un
fut mis au cachot dans la citadelle ; l'autre envoyé en
exil à Sauta ,
petit bourg entre Sainte-Catherine & Riogrande.
Je me hâtai de faire notre eau , de prendre à bord
de l'Etoile les provirions dont je ne pouvois me palier,
& d'embarquer des rafraîchiffemens. J'avois été forcé
d'augmenter la largeur de mes hunes ,
& le Commandant
Efpagnol me fournit le bois néceflaire pour cette opération,
& qu'on nous avoit refufé aux chantiers. Je m'étois
auffi muni de quelques planches dont nous ne pouvions
nous palier, & qu'on nous vendit en contrebande.
Janeiro.
Enfin le 1 2 , tout étant prêt ,
j'envoyai un Officier prévenir
le Viceroi que j'appareillerois au premier vent favorable.
Je conseillai aufïi à M. d'Etcheveri, commandant
l'Etoile du matin, de ne s'arrêter à Rio-Janéiro que le