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,
autour du Monde. 45
La tartane n'avoit point mouillé la veille , & nous la perdîmes
de vue le foir pour ne la plus revoir. Elle revint à Montevideo
trois femaines après ,
fans avoir rempli fa million.
La nuit fut orageufe, le pamperos foufïla avec furie, & Coup de vent
r 1 rr r i mi a efiiiyé dans la
nous ht chafler : une ieconde ancre que nous mouillâmes riViere.
nous étala. Le jour nous montra les vaiffeaux Efpagnols
mâts de hune & baffes vergues amenés, lefquels avoient
beaucoup plus chaffé que nous»
Le vent étoit encore con-
ce ne fut qu'à neuf
traire & violent , la mer très-groffe , &
heures que nous pûmes appareiller fous les quatre voiles
majeures ; à midi nous avions perdu de vue les Efpagnols I? 6 7 .
demeurés à l'ancre , & le 3 Mars au foir , nous étions hors
Mars -
de la rivière.
Nous eûmes pendant la traverfée aux Malouines , des Rome de
vents variables du Nord-Oueft au Sud-Oueft , prefque ^uIsMatoujours
gros tems & mauvaife mer : nous fûmes contraints louines.
de paffer en cape le 15 & le 16 , ayant effuyé quelques
avaries.
Depuis le 17 après midi que nous commençâmes
à trouver le fond , le tems fut toujours chargé d'une brume
épaiffe. Le 1 9 , ne voyant pas la terre ,
quoique l'horifon
fe fût éclairci, & que parmoneftime je fuffe dans l'Eft des
îles Sébaldes ,
je craignis d'avoir dépaffé les Malouines , &
je pris le parti de courir à l'Oueft ; le vent , ce qui eil fort
rare dans ces parages , favorifoit cette réfutation. Je fis
grand chemin à cette route pendant, vingt-quatre heures ?
6c ayant alors trouvé les fondes de la côte des Patagons
je fus affuré de ma poiîtion ,
&c je repris avec confiance la
route à l'Eft. En effet, le 21 à quatre heures après-midi
nous eûmes connoiffance des Sébaldes qui nous refloient
au Nord-Eft quart d'Efl à huit ou dix lieues de diftance ,
6k bientôt après nous vîmes la terre des Malouines. Je me