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autour du Monde; 49
M. de Nerville s'étoit embarqué avec moi fur l'Aigle. premieréta
Après deux relâches , l'une à l'île Sainte-Catherine fur la
côte du Bréiîl , l'autre à Montevideo , où nous prîmes beaucoup
de chevaux 6k de bêtes à corne, nous attérîmes fur
les îles Sébaldes , le 3 1 Janvier 1 764. Je donnai dans un
grand enfoncement que forme la
côte des Malouines entre
fa pointe du Nord-Oueil & les Sébaldes -, mais
n'y
ayant pas apperçu de bon mouillage, je rangeai la côte
du Nord, & étant parvenu à l'extrémité orientale des îles
j'entrai le 3 Février dans une grande baie qui me parut
commode pour y former un premier établiffement.
La même illuiion qui avoit fait croire à Hawkins , à
bliflement
dans ces îles.
Wood Roger & aux autres ,
que ces îLes étoient couver- Détails fur
, t •
•
rr r j ta manière
tes de bois, agit aulli iur mes compagnons de voyage, dont il fe fait,
Nous vîmes avec furprife en débarquant ,
que ce que nous
avions pris pour du bois en cinglant le long de la côte
,,
n'étoit
autre chofe que des touffes de jonc fort élevées & fort
rapprochées les unes des autres. Leur pied , en fe delléchant,
reçoit la couleur d'herbe morte jufqu'â une toife
environ de hauteur ; & de-là fort une touffe de joncs d'un
beau verd qui couronne ce pied ;
de forte que dans l'éloignement
, les tiges réunies préfentent l'afpecl: d'un bois
de médiocre hauteur.
Ces joncs ne crohTent qu'au bord de
la mer & fur les petites îles ; les montagnes de la grande
terre font , dans quelques endroits , couvertes entièrement
de bruyères ,
qu'on prend aifément de loin pour du taillis.
Les diverfes courfes que j'ordonnai auffitôt, & que
j'entrepris moi-même dans l'île , ne nous procurèrent la
découverte d'aucune efpece de bois, ni d'aucune trace
que cette terre eût été jamais fréquentée par quelque na^