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138 Voyage
de M. DuclosGuyot, Capitaine de brûlot , mon fécond
dans ce voyage, &c dont les lumières & l'expérience m'ont
été du plus grand fecours.
Defcrîption Cette baie ouverte à l'Eu 1 , a très-peu d'enfoncement.
ds cette baie.
Sa pointe du Nord avance un peu plus au large que celle
du Sud , &: de l'une à l'autre il peut y avoir une lieue de
diftance. Il y a bon fond dans toute la baie , on trouve fix
& huit brades d'eau jufqu'à un cable de terre. C'eil un
excellent mouillage ,
puifque les vents d'Ouell: ,
qui font
ici les vents régnans & qui fouillent avec impétuofité,
viennent par-deffus la côte, laquelle y eit fort élevée. Deux
petites rivières fe déchargent dans la baie ; l'eau eft faumache
à leur embouchure , mais à cinq cents pas au-deffus
elle elt. très -bonne. Une efpece de prairie règne le
long du débarquement, lequel êû de fable; les bois s'élevent
enfuite en amphithéâtre, mais le
'
pays eft prefque
dénué d'animaux. Nous y avons parcouru une grande
étendue de terrein ,
fans v^ir d'autre gibier que deux ou
trois beccafTines ,
quelques fàrcelles, canards & outardes
en fort petite quantité : nous y avons auffi apperçu quelques
perruches-,
celles-là ne craignent pas le froid.
i Nous trouvâmes à l'embouchure de la rivière la plus
méridionale fept cabanes faites avec des branches d'arbres
entrelaïTées & de la forme d'un four; elles paroiiïbient
récemment conftruites & étbient remplies de coquilles
calcinées., de moules & de lépas. Nous remontâmes cette
rivière allez loin, & nous vîmes quelques traces d'horn-
Noavelieob- mes. Pendant le tems que nous paflâmes à terre , la mer
V " r
ks marées. f monta d'un pied , & le courant alors venoit de la mer
orientale; obfervation contraire à celles faites depuis le
cap des Vierges, puifque nous avions vu jufque-là les eaux