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294 Voyage
commençoit vers deux ou trois heures après midi, & duroit
environ jufque vers minuit; à cette brife fuccédoit un
intervalle plus ou moins long de calme qui étoit fuivi de
la brife de terre variable du Sud-Oueir au Sud-Sud-Ouefî;,
laquelle fe terminoit auïFi vers midi par deux ou trois
heures de calme. Nous revîmes le 1 5 au matin la plus occidentale
des deux îles que nous avions reconnues la veille.
Nous découvrîmes en même tems d'autres terres, qui nous
parurent îles, depuis le Sud-Eft-quart-Sud jufqu'à rOueft-
Sud-Oueft , terres fort baffes ,
par-deffus lefquelles nous:
appercevions dans une perfpeclive éloignée les hautes
montagnes du continent. La plus élevée, que nous relevâmes
à huit heures du matin au Sud-Sud-Efl du compas , fe
détachoit des autres , & nous la nommâmes le géant Mouhneaii.
Nous donnâmes le nom de la nympheA lie à la plus
occidentale des îles baffes dans le Nord-Oueft de Moulineau.
A dix heures du matin nous tombâmes dans un raz
de marée , où les courans paroiffoient porter avec violence
fur le Nord & Nord-Nord-Eft. Us étoient fi vifs ,
que jufqu'à midi ils nous empêchèrent de gouverner; &
comme ils nous entraînèrent fort au large, il nous devint
impoffible d'affeoir un jugement précis fur leur
véritable
direction. L'eau , dans le lit de marée , étoit couverte de
troncs d'arbres flottans ,
elle y étoit en même tems fî
de divers fruits & de goémons j
trouble, que nous craignîmes
d'être fur un banc, mais la fonde ne nous donna point de
fond à 1 00 brades. Ce raz de marée fembioit indiquer ici ou
une grande rivière dans le continent , ou un paffage qui
couperoit les terres de la nouvelle Guinée ,
l'ouverture feroit prefque Nord & Sud.
paffage dont
Suivant deux défiances
des bords du foleil & de la lune \
obfervées à l'oc*