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autour du Monde. 315
que fa furprife a dû être grande à l'afpect d'hommes vêtus
comme nous, de maifons, de jardins , d'animaux domeftiques
en grand nombre & fi variés. Il ne pouvoit fe laffer
de regarder tous ces objets nouveaux pour lui. Surtout
il prifoit beaucoup cette hospitalité exercée d'un air
franc & de connoiffance. Comme il ne voyoit pas faire
d'échange , il ne penfoit pas que nous payaffions, il croyoit
qu'on nous donnoit. Au refte il fe conduifit avec efprit
vis-à-vis des Hollandois. Il commença par leur faire entendre
qu'il étoit chef dans fon pays & qu'il voyageoit pour
fon pîaifir avec fes amis. Dans les vifites , à table , à la
promenade il s'étudioit à nous copier exactement. Comme
je ne l'avois pas mené à la première vifîte que nous fîmes,
il s'imagina que c'étoit parce que fes genoux font cagneux,
& il vouloit abfolument faire monter deflus des matelots
pour les redreffer. Il
auiii beau que ce comptoir.
nous demandoit fouventfi Paris étoit
Cependant nous avions embarqué > le 6 après midi , Bonne quale
riz , les beftiaux & tous les autres rafraîchilTemens. Le qïon y
troumémoire
du bon Réfident étoit fort cher; mais on nous ve*
affura que les prix étoient réglés par la Compagnie , 8c
qu'on ne pouvoit s'écarter de fon tarif.
y étoient d'une excellente qualité ;
Du refle les vivres
le bœuf & le mouton
ne font pas à beaucoup près aufïï bons dans aucun pays
chaud de ma connoiffance , & les volailles y font de la
plus grande délicateffe. Le beurre de Boëro a dans ce
pays une réputation que les Bretons ne trouvèrent pas
légitimement acquife. Le 7 au matin je fis embarquer les
malades, & on difpofa tout pour
appareiller le foir avec
la brife de terre. Les vivres frais & l'air fain de Boëro
avoient procuré à nos fcorbutiques un amendement fenfi-
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