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autour du Monde. 249
rondiffant jufqu'à l'Oued le long d'une belle côte couverte
d'arbres , fur laquelle il paroifîoit de grands efpaces Afpea du
de terrein cultivés, foit qu'ils le fuiïent en effet , foit que pays *
ce fût un jeu de la nature. Le coup d'œil annonçoit un
pays riche, les croupes de quelques montagnes pelées &
de couleur rouge en de certains endroits fembloient même
indiquer que leurs entrailles renfermoient des minéraux.
La route que nous fuivions nous conduifoit à ce
grand enfoncement apperçu la veille dans l'Oueft. A midi
nous étions au milieu , & nous y obfervâmes la hauteur
du foleil. L'ouverture en eft de cinq à (ïx lieues, elle court
Eft-quart-Sud-Eft & Oueft-quart-Nord-Oueft du monde.
Quelques hommes fe montrèrent à la côte du Sud , &:
d'autres approchèrent des navires dans une pirogue ;
mais
dès qu'ils en furent à une portée de moufquet , ils celèrent
de s'avancer malgré nos invitations j ces hommes
étoient noirs.
Nous rangeâmes la côte feptentrionale à trois quarts de
lieue de diitance 5 elle eft peu élevée & couverte d'arbres.
Une multitude de Nègres fe faifoient voir fur le rivage
; il s'en détacha même quelques pirogues qui n'eurent
pas plus de confiance que celle qui avoit vogué delà
côte oppofée. Après avoir longé celle-ci l'efpace de deux à
trois lieues,
nous vîmes un grand enfoncement qui nous
parut former une belle baie à l'ouvert de laquelle étoient
deux gros îlots. J'envoyai fur-le-champ nos bateaux armés
pour la reconnoître, & pendant ce tems nous reftâmes
fur les bords à une & deux lieues de terre , fondant
fouvent fans trouver de fond avec une ligne de 200
bralTes.
Sur les cinq heures nous entendîmes une falve de mouf-
Ii
Tentatives