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autour du Monde.
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gion & l'intérêt, avoient fait délirer aux Monarques Efpagnols
la converfion de ces Indiens ; en les rendant Catholiques
on civilifoit des hommes fauvages , on fe rendoit maîtres
d'une contrée varie & abondante : c'étoit ouvrir à la
métropole une nouvelle fource de richefTes , &: acquérir
des adorateurs au vrai Dieu.
Les Jéfuites fe chargèrent cle
remplir ces vues, mais ils repréfenterent que pour faciliter
le fuccès d'une fi pénible entreprife, il falloit qu'ils fufient
indépendans des Gouverneurs de la province , & que
même aucun Efpagnol ne pénétrât dans le pays.
Le motif qui fondoit cette demande , étoit la crainte que Conditions
les vices des Européens ne diminuaient la ferveur des ^la^Co"^
Néophites, ne les éloignaffent même du Chriftianifme , &
que la
hauteur Efpagnole ne leur rendît odieux un joug
trop appéfanti. La Cour d'Efpagne approuvant ces raifons,
régla que les Millionnaires feroient fouflraits à l'autorité
des Gouverneurs , & que le tréfor leur donneroit chaque
année foixante mille piaftres pour les frais des défrichemens
, fous la condition qu'à mefure que les peuplades
feroient formées ck les terres mifes en valeur , les Indiens
payeroient annuellement au Roi une piaftre par homme
depuis l'âge de dix- huit ans jufqu'à celui de foixante. On
exigea aulii que les Millionnaires appriffent aux Indiens la
langue Efpagnole -,
exécutée.
mais cette claufe ne paroît pas avoir été
Les Jéfuites entrèrent dans la carrière avec le courage
des Martyrs 6k une patience vraiment angélique. Il
falloit
l'un & l'autre pour attirer , retenir ,
plier à TobéilTance &
au travail des hommes féroces , inconftans , attachés autant
à leur pareffe qu'à leur indépendance. Les obltacles
furent infinis, les difficultés renahToient à chaque pas ;
d'Èfpagne &
zèle&fcccès
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