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374 Voyage
& chacun d'eux a ordre d'envoyer un foldat
à bord des
vaiffeaux qui parlent avec un registre fur lequel on prie
d'infcrire le nom du vaifTeau , d'où il vient & où il va. On
met ce qu'on veut fur ce regiltre ;
d'en blâmer l'ufage ,
mais je fuis fort éloigné
puifque par ce moyen on peut avoir
des nouvelles de barimens dont fouvent on eit inquiet ,
que d'ailleurs le foldat, chargé de préfenter ce regiltre ,
apporte auffi des poules , des tortues & d'autres rafraîchilTemens
qu'il vend à fort bon compte. Il n'y a voit plus
de feorbut au-moins apparent à bord de mes vaifleaux ;
mais beaucoup de gens y étoient attaqués du fluxdefang.
Je pris donc le parti de faire route pour l'île de France
fans attendre l'Etoile , & je lui. en fis le (ignal le 20.
Route juf- Cette route n'eut rien de remarquable que le beau &
quà l'île de j)on tems qU j [> a ren(j ue fort courte. Nous eûmes conrrance.
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ftamraent le vent de Sud-Efr. très-frais. Nous en avions
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befoin ; car le nombre des malades augmentait chaque
jour , les convalefcences étoient fort longues , &
il fe joignit
aux flux de fang des fièvres chaudes -,
un
&
de mes
charpentiers en mourut la nuit du 30 au 3 1. Ma mâture
me caufoit auffi beaucoup d'inquiétude. Il y avoit lieu
d'appréhender que le grand mât ne rompît cinq ou iîx
pieds au-defîbus du trelingage. Je le fis jumeller , & pour
le foulager, je dégreyai le mât de perroquet & tins toujours
deux ris dans le grand hunier.
Ces précautions retardoient
considérablement notre marche ;
le dix-huitieme jour de notre fortie de Batavia ,
malgré cela,
nous eû-
Novembre. mes la vue de l'île Rodrigue, & le furlendemain celle de
/ île de France.
Vue de l'île Le 5 Novembre à quatre heures du foir , nous étions
Rodrigue.
Nord & Sud de la pointe Nord.£ ft de rHe Rodrigue , d'oil