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Voyage
on n'en a point coupé de beaux. Le poivrier aufîi eft
commun ici, mais ce n'étoit alors ni le tems des fruits ni
celui des fleurs. Le pays eft en général peu riche en botanique.
Au refle, il n'exiile aucune trace qu'il ait jamais
été habité à demeure. Il paroît certain que de tems-entems
il
y pâlie des Indiens ;
nous rencontrions fréquemmens
fur le bord de la mer des endroits où ils
s'étoient arrêtés
,
on les reconnoifïbit facilement aux débris de leurs
repas.
Le i o il mourut un Matelot à bord de l'Etoile. Sa maladie
étoit compliquée Se
ne tenoit en rien du feorbut. Les
trois jours fuivans furent très-beaux, & nous les employâmes
utilement. Nous refîmes le pied de notre mât d'artimont
qui s'étoit rongé dans la carlingue, & l'Etoile recoupa
le rien dont la tête étoit confentie. Nous prîmes
aufîi à bord de cette flûte la farine ckle bifeuit qui lui
reftoient
encore pour nous proportionnellement à notre
nombre. Il fe trouva moins de légumes qu'on n'avoit cru
& je fus obligé de retrancher plus d'un tiers des gourga-
Difette cruel- n^s quifaifoient notre foupe : je dis notre , car tout fe difle
que nous tribuoit également. Etats - majors & équipages étoient
éprouvons. ° '
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à la même nourriture ; notre fituation égalifoit les hommes
comme la mort. Nous profitâmes aufîi
faire des obfervations effentielles.
du beau tems pour
Le 1 1 au matin M. Verron établit à terre fon quart de
cercle & une pendule à fécondes ; il s'en fervit le même
jour pour obferver la hauteur méridienne du foleil. Le
mouvement de la pendule fut déterminé avec exactitude
par des hauteurs correfpondantes, prifes deux jours de
fuite. Il y avoit le 1 3 une éclipfe de foleil vifible pour nous,
& il falloit être en état de l'obferver, (i le tems le per-