Les Collections de L’Histoire
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Jusqu’à la fin du iii e siècle la province<br />
romaine <strong>de</strong> Britannia prospère avec<br />
plusieurs gran<strong>de</strong>s cités, dont Londres<br />
Héritages celtiques Avant l’arrivée <strong>de</strong>s groupes<br />
germaniques, les îles Britanniques se rattachent à<br />
la civilisation celtique comme le montre cette anse<br />
anthropomorphique d’un vase du i er siècle av. J.-C.<br />
Gran<strong>de</strong>-Bretagne et d’Irlan<strong>de</strong> ». L’union entre la Gran<strong>de</strong>-<br />
Bretagne et l’Irlan<strong>de</strong> remontait au 1 er janvier 1801. Elle<br />
faisait suite à la gran<strong>de</strong> rébellion irlandaise <strong>de</strong> 1798,<br />
beaucoup d’Irlandais étant séduits par les idéaux révolutionnaires.<br />
Auparavant, et <strong>de</strong>puis 1541, le roi d’Angleterre<br />
était à titre personnel roi d’Irlan<strong>de</strong>. Mais, pour<br />
marquer sa sujétion, le royaume d’Irlan<strong>de</strong> ne faisait<br />
pas partie du Royaume-Uni d’Angleterre et d’Écosse,<br />
doté d’un seul Parlement <strong>de</strong>puis 1707 à la suite <strong>de</strong> la<br />
Glorieuse Révolution qui, en 1688, avait entraîné le<br />
renversement <strong>de</strong> Jacques II et l’arrivée sur le trône <strong>de</strong><br />
Guillaume d’Orange.<br />
L’union <strong>de</strong> facto <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux royaumes d’Angleterre<br />
et d’Écosse datait, elle, <strong>de</strong> 1603 : une seule et même<br />
personne était à cette date <strong>de</strong>venue roi d’Écosse et roi<br />
d’Angleterre par l’accession au trône d’Angleterre <strong>de</strong><br />
Jacques VI Stuart, roi d’Écosse (arrière-petit-fils <strong>de</strong><br />
Marguerite Tudor, la sœur d’Henri VIII). Il succédait<br />
ainsi à Élisabeth I re , la <strong>de</strong>rnière Tudor.<br />
Pour l’Écosse comme plus tard pour l’Irlan<strong>de</strong>,<br />
l’union est une union <strong>de</strong>s Couronnes et implique la<br />
participation au Parlement britannique à Westminster.<br />
Le royaume d’Angleterre et celui d’Écosse étaient euxmêmes<br />
composites. Le premier avait incorporé en<br />
1536 la principauté <strong>de</strong> Galles, créée en 1284 après sa<br />
conquête par Édouard I er au prix <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux guerres. Le<br />
royaume d’Écosse avait annexé quant à lui en 1471 les<br />
Shetlands et les Orca<strong>de</strong>s norvégiennes, et incorporé en<br />
1493 la seigneurie <strong>de</strong>s Iles (les îles <strong>de</strong> l’ouest <strong>de</strong> l’Écosse<br />
et une partie <strong>de</strong>s Highlands).<br />
Mais ce dénombrement <strong>de</strong>s différentes composantes<br />
du Royaume-Uni ne suffit pas à donner une<br />
compréhension en profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong><br />
peuplement et <strong>de</strong>s formes politiques qu’ils ont engendrées.<br />
Il faut pour cela revenir loin en arrière.<br />
DES CELTES ET DES ROMAINS<br />
En raison <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> glaciation (survenue entre<br />
120 000 et 100 000 avant notre ère), l’Angleterre n’a<br />
été réoccupée par l’homme qu’à partir <strong>de</strong> 14 000 av.<br />
J.-C., soit tardivement par rapport au reste <strong>de</strong> l’Europe.<br />
Plusieurs cultures s’y sont succédé avant que la<br />
culture celte s’impose au vii e siècle av. J.-C. A l’époque<br />
<strong>de</strong> la conquête romaine au i er siècle ap. J.-C., on distingue<br />
<strong>de</strong>ux groupes i<strong>de</strong>ntifiés par leur langue celtique,<br />
le gaélique en Irlan<strong>de</strong> et le brittonique en Gran<strong>de</strong>-<br />
Bretagne. Elles contiennent <strong>de</strong>s éléments préceltiques,<br />
preuve que les Celtes ont absorbé les populations<br />
précé<strong>de</strong>ntes.<br />
LONDRES, BRITISH MUSEUM ; ERICH LESSING/AKG – MANUEL COHEN<br />
The wall La conquête romaine ignore l’Irlan<strong>de</strong> et s’arrête<br />
au nord <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong>-Bretagne, où l’empereur Hadrien fait<br />
construire en 122 ap. J.-C., sur environ 120 km, un immense<br />
mur pour se protéger <strong>de</strong>s « barbares » : les Pictes.<br />
CRÉDIT<br />
10 LES COLLECTIONS DE L’HISTOIRE N°77