Les Collections de L’Histoire
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<strong>Les</strong> Plantagenêts :<br />
<strong>de</strong> part et d’autre <strong>de</strong><br />
la Manche<br />
Directeur du Centre d’étu<strong>de</strong>s<br />
supérieures <strong>de</strong> civilisation médiévale<br />
(université <strong>de</strong> Poitiers-CNRS),<br />
Martin Aurell est notamment l’auteur<br />
<strong>de</strong> L’Empire <strong>de</strong>s Plantagenêt, 1154-1224<br />
(Perrin, 2003).<br />
Fructueux mariage Sur cette fresque <strong>de</strong> la chapelle<br />
Sainte-Ra<strong>de</strong>gon<strong>de</strong> <strong>de</strong> Chinon, on voit Aliénor d’Aquitaine<br />
(à gauche). Ancienne épouse du roi <strong>de</strong> France, son union en<br />
1152 avec Henri II donne naissance à l’« empire plantagenêt ».<br />
A partir <strong>de</strong>s années 1150, Henri II,<br />
l’arrière-petit-fils <strong>de</strong> Guillaume le Conquérant,<br />
construit <strong>de</strong>s îles Britanniques aux Pyrénées<br />
un royaume « transmanche ».<br />
Par MARTIN AURELL<br />
Appeler « empire plantagenêt » le conglomérat<br />
<strong>de</strong> principautés territoriales que<br />
les comtes d’Anjou ont tenté, tant bien<br />
que mal, <strong>de</strong> gouverner en un <strong>de</strong>misiècle,<br />
entre 1154 et 1204, ne va pas<br />
<strong>de</strong> soi (cf. p. 22). Le terme a du moins<br />
le mérite <strong>de</strong> rendre compte d’un ensemble politique qui<br />
s’étend sur <strong>de</strong>s territoires au statut différent.<br />
Certes, le mot latin imperium ne lui est que très<br />
exceptionnellement attaché par les contemporains.<br />
Et il supporte mal la comparaison avec les grands<br />
empires <strong>de</strong> l’histoire, que ce soit pour l’étendue ou<br />
pour la durée. Henri II Plantagenêt lui-même, durant<br />
son règne <strong>de</strong> trente-cinq ans (1154-1189), ne reprend<br />
dans ses chartes que ses différents titres territoriaux :<br />
« roi d’Angleterre, duc <strong>de</strong> Normandie et d’Aquitaine et<br />
comte d’Anjou » – la Bretagne, dont le duc est son fils<br />
Geoffroi, échappe à cette titulature.<br />
Sans être un empire au sens propre, l’ensemble <strong>de</strong><br />
ces territoires si disparates et si rapi<strong>de</strong>ment concentrés<br />
dans les mains d’Henri II avait <strong>de</strong> quoi surprendre<br />
ses contemporains. Comte d’Anjou et du Maine par<br />
son père Geoffroi le Bel et duc <strong>de</strong> Normandie par sa<br />
mère Mathil<strong>de</strong> l’Emperesse, il adjoint, en 1152, en<br />
épousant Aliénor, le duché d’Aquitaine dont elle est<br />
l’héritière. C’est en 1154 qu’il est couronné roi d’Angleterre.<br />
En 1155, il prend la Bretagne. Avant que, dans les<br />
années 1170, <strong>de</strong>s chevaliers normands, partis du pays<br />
<strong>de</strong> Galles, conquièrent l’est <strong>de</strong> l’Irlan<strong>de</strong>.<br />
DEAGOSTINI/LEEMAGE<br />
18 LES COLLECTIONS DE L’HISTOIRE N°77