Les Collections de L’Histoire
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Un quart <strong>de</strong> la production<br />
industrielle mondiale<br />
1750 1880<br />
La population active<br />
1871 1881<br />
2 % 23 %<br />
41 %<br />
15 %<br />
44 %<br />
24 %<br />
30 %<br />
46 %<br />
GRANDE-BRETAGNE<br />
FRANCE<br />
Gran<strong>de</strong>-Bretagne Reste du mon<strong>de</strong><br />
Acteur-mon<strong>de</strong><br />
Dans les années 1880, la Gran<strong>de</strong>-Bretagne est<br />
le principal exportateur et importateur mondial et<br />
le principal investisseur mondial.<br />
Agriculture Industrie Services<br />
Précoce<br />
La croissance <strong>de</strong> la population active industrielle est intense<br />
et précoce en Gran<strong>de</strong>-Bretagne. Dès 1810-1820, l’industrie<br />
britannique emploie plus <strong>de</strong> travailleurs que l’agriculture.<br />
MP/LEEMAGE<br />
problème à <strong>de</strong>s capitalistes concurrents. L’« ère <strong>de</strong> la<br />
vapeur » ne s’impose que très progressivement.<br />
La machine ne se substitue pas systématiquement<br />
au travail manuel. La révolution industrielle crée tout<br />
un mon<strong>de</strong> d’emplois très physiques, <strong>de</strong>s travailleurs<br />
<strong>de</strong> force <strong>de</strong>s forges aux terrassiers <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer.<br />
Certains secteurs ne sont mécanisés qu’après 1830,<br />
comme la laine ou le lin. Même dans le coton, en 1835,<br />
le nombre <strong>de</strong> métiers à tisser manuels reste <strong>de</strong>ux fois<br />
supérieur à celui <strong>de</strong>s métiers mécaniques.<br />
Sidéré par la puissance industrielle, on a longtemps<br />
négligé les produits finis : les mouchoirs imprimés<br />
en lin, les boutons qui brillent, la vaisselle bon marché,<br />
les étoffes avec <strong>de</strong>s motifs en couleur, etc. Dans<br />
la métallurgie à Birmingham, ou la bonneterie du<br />
Nottinghamshire, les changements se produisent sans<br />
gran<strong>de</strong> innovation. Mais les historiens s’intéressent <strong>de</strong><br />
près aujourd’hui à ces productions mo<strong>de</strong>stes qui, à leur<br />
manière, ont participé à l’élan général mêlant révolutions<br />
techniques et énergie nouvelle.<br />
L’importance du charbon a été comprise dès le<br />
xix e siècle. Tant que la terre <strong>de</strong>meure la principale ressource<br />
pour l’alimentation comme pour les matières<br />
premières <strong>de</strong> l’industrie, tous les besoins en énergie<br />
sont pourvus par la matière organique (le bois ou le<br />
charbon <strong>de</strong> bois…). <strong>Les</strong> récoltes, le bétail, le tissu, le<br />
lin ou le bois qui sert à faire les meubles dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />
la terre. Le charbon et les énergies éolienne et hydraulique<br />
occupent alors une place marginale. L’historien<br />
Tony Wrigley a calculé que toutes les forêts <strong>de</strong> Suè<strong>de</strong>,<br />
<strong>de</strong> Norvège, <strong>de</strong>s États baltes et <strong>de</strong> Russie n’auraient pu<br />
satisfaire les besoins <strong>de</strong> l’industrie mo<strong>de</strong>rne britannique.<br />
A partir du xvii e siècle, la déforestation étend <strong>de</strong><br />
façon considérable la surface cultivable – d’environ<br />
6 millions d’hectares en 1800 – mais conduit à une<br />
pénurie <strong>de</strong> bois. Dès 1620, le charbon (<strong>de</strong> terre, et<br />
surtout le coke, aux excellentes qualités énergétiques)<br />
<strong>de</strong>vient la principale ressource énergétique et, dans les<br />
années 1760, transforme rapi<strong>de</strong>ment l’industrie du fer.<br />
La consommation <strong>de</strong> charbon est multipliée par 250<br />
entre 1750 et 1830.<br />
Autre impact clé du charbon : les transports. Tous<br />
les progrès dans leur infrastructure peuvent stimuler<br />
la croissance, dans la mesure où <strong>de</strong>s transports moins<br />
coûteux permettent à <strong>de</strong>s marchandises agricoles<br />
ou industrielles d’être échangées pour moins cher.<br />
Jusqu’en 1830 le cabotage et surtout les canaux y<br />
contribuent, à commencer par le canal creusé entre<br />
Manchester et les mines du duc <strong>de</strong> Bridgewater à<br />
Worsley. Entre 1760 et 1830, le pays connaît une<br />
« fièvre <strong>de</strong>s canaux », avec le creusement <strong>de</strong> quelque<br />
3 500 km <strong>de</strong> voies navigables. Mais, là encore, cet<br />
engouement est limité par les surfaces cultivables :<br />
les charges sont transportées par <strong>de</strong>s chevaux, ce qui<br />
implique <strong>de</strong> réserver <strong>de</strong>s terres pour les nourrir, à hauteur<br />
<strong>de</strong> 1,2 à 2 hectares par cheval <strong>de</strong> trait.<br />
Inaugurée le 15 septembre 1830, la ligne <strong>de</strong><br />
chemin <strong>de</strong> fer mo<strong>de</strong>rne reliant le port <strong>de</strong> Liverpool<br />
à Manchester est la première au mon<strong>de</strong>. La « fièvre<br />
<strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer » dure un <strong>de</strong>mi-siècle : aux 60 km<br />
<strong>de</strong> voies construits en 1830 succè<strong>de</strong> un réseau <strong>de</strong><br />
10 700 km en 1851. Cet essor stimule en retour l’industrie<br />
(fer, acier, briques, etc.). Si les trains transportent<br />
d’abord uniquement <strong>de</strong>s passagers, ils sont bientôt utilisés<br />
pour le fret, concurrençant les canaux. Dans >>><br />
Textile Un atelier <strong>de</strong> tissage mécanique du coton, près <strong>de</strong> Preston, dans le<br />
Lancashire, en 1835. Cette fabrique utilise le métier à tisser breveté en 1784<br />
par Edmund Cartwright. En 1850, on en compte 26 000 en Angleterre.<br />
LES COLLECTIONS DE L’HISTOIRE N°77 61