21.01.2013 Views

Le cinéma et les autres arts : la citation de la peinture et ... - Archipel

Le cinéma et les autres arts : la citation de la peinture et ... - Archipel

Le cinéma et les autres arts : la citation de la peinture et ... - Archipel

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Ce « temps d'arrêt »218, obtenu par l'arrêt sur l'image dans Buffalo 66, marque une<br />

stase narrative qui sert à m<strong>et</strong>tre en rapport <strong>de</strong> façon importante <strong>de</strong>ux médiums en interaction<br />

(cf p. 74-75 du mémoire). C<strong>et</strong>te coupure produit, selon Larouche :<br />

132<br />

un eff<strong>et</strong>-photo en <strong>la</strong>issant surgir <strong>de</strong>s modalités propres à <strong>la</strong> photographie [<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>],<br />

mais en accentuant encore davantage c<strong>et</strong>te spécificité qu'est <strong>la</strong> 'force constatative'.<br />

[... ] Tous ces procédés[219 1 ramènent <strong>la</strong> tridimensionnalité du médium<br />

<strong>cinéma</strong>tographique à un eff<strong>et</strong>-photo 220 .<br />

Ainsi, Gallo légitime sa <strong>citation</strong> puisque visiblement démarquée par le ralenti<br />

(fig. 150) puis le temps d'arrêt (fig. 152). C'est pourquoi sa <strong>citation</strong>-indice ou stylistique, son<br />

pastiche possè<strong>de</strong> à <strong>la</strong> fois une fonction ornementale <strong>et</strong> d'autorité (cf p. 42-48 du mémoire).<br />

3.3 Buffalo 66, un pastiche <strong>de</strong> <strong>la</strong> photographie <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>peinture</strong><br />

La <strong>citation</strong> proposée dans le cas <strong>de</strong> Buffalo 66 est donc celle d'un extrait générique<br />

qui nage dans <strong>la</strong> similitu<strong>de</strong> esthétique. Gallo s'en prend d'abord à sa propre stratégie picturale<br />

puis à celle <strong>de</strong>s photographes <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> induite <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l'instantané. En somme, Buffalo<br />

66 est une œuvre habile qui démontre le talent d'un réalisateur orchestrant <strong>de</strong>s séquences<br />

<strong>cinéma</strong>tographiques à travers une vision picturale <strong>et</strong> photographique qui ne lient pas <strong>de</strong><br />

manière concrète <strong>de</strong>s motifs précis <strong>et</strong> reconnaissab<strong>les</strong> entre eux (cf p. 20-21 du mémoire).<br />

Malgré certaines difficultés à hiérarchiser <strong>les</strong> valeurs d'énonciation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>citation</strong> picturale <strong>et</strong><br />

photographique dans Buffalo 66, nous pourrions avancer que nous n'assistons pas à <strong>la</strong><br />

reproduction formelle d'une œuvre dans une autre. En fait, dans son premier film, Vincent<br />

Gallo évoque:<br />

218 Gallo utilise d'<strong>autres</strong> moyens également pour créer <strong>de</strong>s « temps d'arrêt» mais qui ne sont pas nécessairement<br />

influés <strong>de</strong> <strong>la</strong> photographie ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>peinture</strong>. <strong>Le</strong>s ralentis ou <strong>les</strong> scènes musica<strong>les</strong> qui m<strong>et</strong>tent en perspective <strong>les</strong><br />

rêves <strong>et</strong> <strong>les</strong> désirs <strong>de</strong>s personnages <strong>de</strong> Billy, <strong>de</strong> Lay<strong>la</strong> ou du père <strong>de</strong> Billy créent une rupture avec le reste du film<br />

qui se joue normalement, <strong>de</strong> manière réaliste.<br />

[219] Vincent Gallo utilise dans Buffalo 66 plusieurs procédés techniques tirés aux principes photographiques<br />

comme le cadre dans le cadre (fig. 138) ou l'arrêt sur l'image (fig. 148). Il se sert aussi du split screen (écran<br />

divisé en <strong>de</strong>ux ou plusieurs p<strong>la</strong>ns), incrusté à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l'image principale pour raconter, sans dialogue <strong>et</strong> en à<br />

peu près vingt secon<strong>de</strong>s, <strong>la</strong> mémoire éc<strong>la</strong>tée <strong>de</strong> Billy (fig. 131). <strong>Le</strong> split screen crée un eff<strong>et</strong> multi-images ou<br />

f:0lyptique. Marie-Thérèse Joumot, op. cif. , p. 113.<br />

20 Michel Larouche, « Eff<strong>et</strong>-photo <strong>et</strong> nouvel<strong>les</strong> images: vers un <strong>cinéma</strong> <strong>de</strong> l'affect », op. Git. p. 63.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!