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Le cinéma et les autres arts : la citation de la peinture et ... - Archipel

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vivant à figer, à photographier. On assiste alors à <strong>la</strong> mise en scène narrative par <strong>la</strong> cinéaste <strong>de</strong><br />

l'arrêt sur l'image qui, pour Raymond Bellour, « tend toujours plus ou moins à un eff<strong>et</strong><br />

proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>peinture</strong> 138 », mais aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> photographie. En fait, l'arrêt sur l'image est un<br />

processus <strong>cinéma</strong>tographique emprunté au médium photographique. D'après, Richard<br />

Martin, il est<br />

une immobilisation du visible, obtenue par un simple arrêt sur l'image, [qui] fait en<br />

sorte que toute image fixe, <strong>et</strong> spécialement toute image fixe <strong>de</strong> type photographique,<br />

s'oppose à l'image en mouvement par plusieurs traits. [00'] Si l'image arrêtée n'est<br />

pas <strong>de</strong> même nature que <strong>la</strong> photographie, elle ne peut toutefois manquer <strong>de</strong> l'évoquer<br />

intensément lorsqu'on l'oppose à l'image en mouvement. L'eff<strong>et</strong> qu'elle produit sur<br />

le spectateur est d'ailleurs un eff<strong>et</strong> propre à <strong>la</strong> photographie, mais déterminé (ensuite)<br />

par ses qualités particulières <strong>et</strong> notamment par son rapport au contexte du p<strong>la</strong>n, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

, d fi 1 . 139<br />

sequence ou Ulm tout entier .<br />

Pendant ce moment durant lequel le mouvement s'arrête <strong>et</strong> que se fixe dans le film<br />

une image « décisive », le <strong>cinéma</strong> adopte une logique photographique. Mais l'arrêt sur<br />

l'image n'est qu'un <strong>de</strong>s moyens que le <strong>cinéma</strong> peut prendre pour travailler <strong>la</strong> photographie.<br />

<strong>Le</strong> film Blowup d'Antonioni, en plus d'évoquer thématiquement <strong>la</strong> photographie, est en lui­<br />

même photographique par son association au grain grossi <strong>de</strong>s agrandissements présentés à<br />

l'écran en gros p<strong>la</strong>n.<br />

Certes, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> l'eff<strong>et</strong> pictural ou photographique dans le film contribue<br />

certainement à « un renouvellement <strong>et</strong> un enrichissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> syntaxe<br />

<strong>cinéma</strong>tographique 140 ». Mais, <strong>la</strong> syntaxe photographique a su se renouveler, elle aussi, grâce<br />

à <strong>la</strong> logique picturale ou <strong>cinéma</strong>tographique. Certains photographes, surtout ceux du milieu<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>, ont exploré <strong>de</strong>s avenues différentes pour créer dans leurs photos <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s<br />

picturaux ou <strong>cinéma</strong>tographiques.<br />

138 I<strong>de</strong>m.<br />

139 Richard Martin, « Quand le film fait mine <strong>de</strong> se photographier en souvenir <strong>de</strong> lui », Revue belge du <strong>cinéma</strong>, n04<br />

(été 1983), pp. 35-36.<br />

140 Michel Larouche, « <strong>Le</strong>s enjeux <strong>de</strong> l'eff<strong>et</strong> photographique au <strong>cinéma</strong> », Protée, volume 16, n° 1-2 (automne<br />

hiver 1988), p. 137.<br />

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