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La contrainte et la prosodie.<br />

KAREL VANHAESEBROUCK<br />

Karel Vanhaesbrouck<br />

La contrainte racinienne ?<br />

Pourrait-on considérer la prosodie de l’alexandrin racinien 1 comme<br />

une contrainte telle qu’on la retrouve dans l’écriture à contraintes ? Et<br />

quel serait alors l’effet théâtral de pareille contrainte ? Quelle serait, en<br />

d’autres mots, la valeur significative de celle-ci sur la scène ? Telles sont<br />

les questions qui feront l’objet de cet article. Il est clair que l’alexandrin<br />

doit être considéré comme un élément constitutif et crucial de l’écriture<br />

racinienne. Il a non seulement pour effet le rythme typique voire musical<br />

du vers racinien, mais il contribue — telle est au moins mon hypothèse —<br />

1 La versification française est d’abord une versification syllabique et est ainsi différente de<br />

la versification métrique qui dépend du nombre des syllabes longues et de la versification<br />

rythmique qui se trouve déterminée par la place des syllabes accentuées. D’importance<br />

majeure dans un tel système de versification sont bien sûr la place et la valeur du e muet ou<br />

du e caduc et des dipthongues (diérèses et synérèses). L’alexandrin ou le dodécasyllabe consiste<br />

en douze syllabes et une césure qui divise le vers en deux hémistiches. Deux accents<br />

sont fixes (sixième et douzième syllabe) mais d’autres sont mobiles. On trouve l’alexandrin<br />

au XIII e siècle dans les épopées hagiographiques, les chansons de geste et les discours majestueux,<br />

après lequel il disparaît presque complètement. Ce n’est que dans la deuxième<br />

moitié du XVI e siècle qu’il est popularisé par la Pléiade et qu’il s’introduit dans la tragédie<br />

en devenant ainsi le vers préféré du style noble (cf. Michèle Aquien, Le Versification, « Que<br />

sais je ? », Paris, PUF, 1990 (2004), p. 29 - 31).<br />

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