Education à la santé en milieu scolaire - Livre - Inpes
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En savoir plus sur l’éducation <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong><br />
« Nous avons toujours besoin de savoir <strong>à</strong> quoi nous <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir avec le monde qui<br />
nous <strong>en</strong>toure. Il faut bi<strong>en</strong> s’y ajuster, s’y conduire, le maîtriser physiquem<strong>en</strong>t ou<br />
intellectuellem<strong>en</strong>t, s’id<strong>en</strong>tifi er et résoudre les problèmes qu’il pose. C’est pourquoi<br />
nous fabriquons des représ<strong>en</strong>tations. » 84<br />
Une représ<strong>en</strong>tation est une « résultante complexe et dynamique (évolutive) d’interactions<br />
<strong>en</strong>tre des élém<strong>en</strong>ts :<br />
– cognitifs, c’est-<strong>à</strong>-dire des élém<strong>en</strong>ts de connaissance (“ce que je sais”) ;<br />
– affectifs (“ce que j’aime”) ;<br />
– <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux, c’est-<strong>à</strong>-dire tout ce qui peut v<strong>en</strong>ir des informations, de <strong>la</strong><br />
communication, des médias… (“les informations que je reçois de l’extérieur”) » 85 .<br />
En tant que « manières de p<strong>en</strong>ser », les représ<strong>en</strong>tations peuv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir justifi<br />
er l’adoption d’un comportem<strong>en</strong>t et avoir une infl u<strong>en</strong>ce sur l’état de <strong>santé</strong>.<br />
« On reconnaît généralem<strong>en</strong>t que les représ<strong>en</strong>tations sociales, <strong>en</strong> tant que systèmes<br />
d’interprétation régissant notre re<strong>la</strong>tion au monde et aux autres, ori<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t et orga-<br />
nis<strong>en</strong>t les conduites et les communications sociales. » 86<br />
Si les représ<strong>en</strong>tations peuv<strong>en</strong>t permettre d’expliquer l’adoption de tel ou tel<br />
comportem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> rapport avec <strong>la</strong> <strong>santé</strong>, elles peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t porter sur le<br />
concept de « <strong>santé</strong> » lui-même ou sur <strong>la</strong> capacité que chacun p<strong>en</strong>se avoir de<br />
pouvoir agir sur sa propre <strong>santé</strong>.<br />
Les représ<strong>en</strong>tations peuv<strong>en</strong>t aussi être <strong>en</strong> contradiction avec des connaissances<br />
« sci<strong>en</strong>tifi quem<strong>en</strong>t validées » et faire obstacle <strong>à</strong> l’assimi<strong>la</strong>tion de ces<br />
nouvelles connaissances.<br />
En effet, les représ<strong>en</strong>tations peuv<strong>en</strong>t empêcher l’adoption d’un comportem<strong>en</strong>t<br />
estimé comme indisp<strong>en</strong>sable <strong>à</strong> <strong>la</strong> protection de <strong>la</strong> <strong>santé</strong>. Dans le cas de <strong>la</strong><br />
transmission du virus du sida, par exemple, certains jeunes se dis<strong>en</strong>t « qu’il<br />
n’y a aucune raison que ce<strong>la</strong> leur arrive car ils font att<strong>en</strong>tion au choix de leur<br />
part<strong>en</strong>aire » ou que « de toute façon, ce<strong>la</strong> se soigne désormais »…<br />
Le travail sur les représ<strong>en</strong>tations – qu’elles soi<strong>en</strong>t liées <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong> ou <strong>à</strong> un<br />
comportem<strong>en</strong>t infl u<strong>en</strong>çant <strong>la</strong> <strong>santé</strong> – est fréquemm<strong>en</strong>t utilisé <strong>en</strong> éducation<br />
<strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>santé</strong>. Il permet de confronter les points de vue des élèves et les amène<br />
<strong>à</strong> questionner ce qui sous-t<strong>en</strong>d leurs croyances, leurs connaissances et leurs<br />
comportem<strong>en</strong>ts de <strong>santé</strong>. Ce travail permet aussi d’éviter de porter des jugem<strong>en</strong>ts<br />
ou d’imposer des connaissances de façon dogmatique. Il les aide <strong>en</strong>fi n<br />
<strong>à</strong> compr<strong>en</strong>dre pourquoi ils peuv<strong>en</strong>t être « rétic<strong>en</strong>ts » <strong>à</strong> l’<strong>en</strong>contre de certaines<br />
connaissances qui « heurt<strong>en</strong>t » leurs représ<strong>en</strong>tations. On peut rapporter par<br />
exemple les propos de cette élève de CP qui, après avoir visionné <strong>à</strong> l’école un<br />
fi lm sur <strong>la</strong> prév<strong>en</strong>tion des caries, ne trouve « toujours pas nécessaire de se<br />
brosser les d<strong>en</strong>ts après le dîner puisqu’au cours de ce repas, elle n’a pas mangé<br />
de sucre ». Dans sa représ<strong>en</strong>tation de <strong>la</strong> formation des caries, <strong>la</strong> prés<strong>en</strong>ce de<br />
84. Jodelet D. (sous <strong>la</strong> direction de), Les représ<strong>en</strong>tations sociales, PUF, 1989, p. 47.<br />
85. Tuleu F., « Fiche 1 : travailler sur les représ<strong>en</strong>tations », La Santé de l’Homme n° 327, janvier-février 1997,<br />
p. 13.<br />
86. Jodelet D. (sous <strong>la</strong> direction de), idem, p. 53.<br />
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