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pdf, 376 k - Ecole Doctorale 74

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sources de l'ancienne discipline de l'Eglise 422 », c'est principalement dans le « droit naturel àtous les pays de conserver les usages et de s'opposer à l'introduction d'aucune nouveauté »qu'elles puisent leurs origines. Elles sont d'autant plus efficaces qu'elles résistent « enréclamant avec l'article premier des libertés de l'Eglise gallicane, la retenue et la naturellejouissance 423 ». Il n'y a donc rien, à proprement parler, de spécifiquement belgique dans ceslibertés. Les Etats se contentent de reprendre une forme d'argumentation qui a fait ses preuvesen France. Si les libertés fonctionnèrent au profit du roi de France contre le Saint-Siège,pourquoi n'en serait-il pas de même pour les Etats des Pays-Bas à l'égard des évêques ? Leslaïques reprennent la tactique du gallicanisme ; leurs tournures imitent d'ailleurs littéralementAntoine Hotman, théoricien gallican 424 . Ce-dernier parle notamment de « franchisesnaturelles, [...], de droits communs [...], contre toutes les nouveautés que l'on voudraitintroduire pour affaiblir, ou abolir le droit commun, et établir en son lieu un droitnouveau 425 ». La substitution est presque parfaite ; les Etats des Pays-Bas français tententd'être plus gallicans que les Français. La transposition est aisée car le gallicanisme politiquetente en France de limiter l'activité du pouvoir spirituel à l'encontre des autorités temporelles.Le conflit des juridictions laïques et épiscopales dans le Nord est presque semblable auxclivages juridictionnels français. Les contextes étant proches, la reprise de la théorie deslibertés gallicanes était facile à faire.b) Le refus des commendesEn matière d'abus, la commende est traditionnellement suspectée d'introduire lerelâchement dans les monastères 426 . En effet, si la notion de commende renvoie à celle d'unegarde temporaire, les commendataires eurent tôt fait de faire passer cette administrationtemporaire d'une abbaye à un véritable droit. Ainsi, l'abbé commendataire est un clerc, trèssouvent un séculier, étranger au monastère, qui sans posséder les pouvoirs de l'abbé en reçoitcependant toutes les gratifications pécuniaires, sans l'obligation de suivre la régularité 427 . A lafin de l'Ancien Régime, la majorité des abbayes masculines connaît le régime de lacommende. L'épiscopat français en était d'ailleurs le premier bénéficiaire. Aussi, aux débutsde la Commission, il pouvait sembler évident que la réforme s'attaquât en premier lieu à cefléau. Il n'en fut absolument pas question. Il faut par conséquent attendre les mémoires des422 A.N. G 9 27, Mémoire pour les officiers du Conseil supérieur de Douai[...], [s.d.], 45 p.423 Ibid.424 DDC, art. « Libertés de l’église gallicane », t. 6, col. 427.425 HOTMAN (A.), Commentaires sur le Traité des libertez de l’Eglise gallicane, Paris, 1652, 1 ère éd. p 3.426 DDC, art. « Commende », t. 3, col. 1039.427 Id. col. 1029. La commende est la « provision d’un bénéfice régulier accordé à un séculier, avec dispense dela régularité ».103

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