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pdf, 376 k - Ecole Doctorale 74

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La Commission des réguliers a laissé dans le monde religieux un mauvaissouvenir, notamment chez l’héritière des congrégations bénédictines d’Ancien Régimeque fut l’abbaye de Solesmes au XIX° siècle 501 . Cette réforme monastique est mêmequalifiée d’« extrême aboutissant du gallicanisme » par F. Olivier-Martin 502 . Ces deuxjugements contemporains reflètent par conséquent toute l’opposition qu’ont pucristalliser les commissaires royaux au XVIII° siècle, ce qu’illustre l’étude particulièredes provinces du Nord. Finalement celles-ci sont épargnées du mouvement desuppression des ordres. Deux raisons expliquent cette relative immunité. La premièretient à l’octroi d’un dérogation en 17<strong>74</strong>. La seconde est plus prosaïque. En effet, desneuf congrégations supprimées en France, une seule possède des maisons dans leNord. Encore s’agit-il des guillelmites, dont la disparition est seulement virtuelle. Lesautres ordres 503 concernent le reste du royaume : les congrégations des bénédictinsexempts de France, de Saint-Ruf, des camaldules, des servites, de Grandmont, descélestins, de la Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie et des brigittins.L’alliance des religieux et des institutions laïques régionales est caractéristiquedu Nord. Ainsi les officiers du Conseil provincial d’Artois ont toujours été trèsattachés aux traditions religieuses, au point, parfois, de s’opposer aux évêquesméfiants à l’égard des anciennes dévotions 504 . La même influence apparaît dans leCambrésis, où le clergé bénéficie d’un « ascendant extraordinaire 505 ». Les moines etles gouvernants partagent de plus le même esprit conservateur 506 .Le remplacement de la Commission des Réguliers en 1780 par celle desUnions constitue une brève accalmie. Le nouvel organe se contente d’exécuter lesplans élaborés par les commissaires précédents. Pourtant l’esprit de la réforme perdureà s’attacher aux aspects matériels de la vie monastique. La Révolution conclut dans laprécipitation l’œuvre des rois : « Les temps sont proches où des esprits religieuxencore, mais aveuglés par leurs préventions gallicanes, croiront épurer l’Eglise endétruisant les ordres religieux et ramener l’Eglise primitive en promulguant la501 DELATTE (P.), Dom Guéranger, abbé de Solesmes, Paris : Plon, 1909, 2 vol., pp. 3 à 8.502 OLIVIER-MARTIN (F.), Le régime des cultes en France du concordat de 1516 au concordat de 1801, p.382.503 COOLEN (G.), « Les Conzié et la Commission des Réguliers », p. 5<strong>74</strong>.504 SUEUR (P.), Le Conseil Provincial d’Artois ( 1640-1790). Une Cour souveraine à la recherche de sasouveraineté, p. 344.505 TRENARD (L.), Provinces et départements. Des Pays-Bas français aux départements du Nord et du Pas-de-Calais, p. 65.506 En ce qui concerne les membres du Conseil d’Artois, voir notamment : SUEUR (P.), Le Conseil Provinciald’Artois ( 1640-1790). Une Cour souveraine à la recherche de sa souveraineté, p. 9. En 1760, un Mémoire enforme de lettre sur l’état présent de la flandre maritime, rapporte aussi « l’amour idolâtre que [les Flamands] ontpour leurs lois et usages, […] que leur souverain a maintenus religieusement dans tous leurs privilèges etcoutumes », in SAGNAC (P.), DE SAINT-LEGER (A.), Cahiers de doléances de la Flandre maritime, en 1789,Paris : Picard, 1906, 3 vol.121

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