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pdf, 376 k - Ecole Doctorale 74

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couvents contre l’œuvre de la Commission 97 , avec l’appui des grandes abbayes exemptes desPays-Bas français.Les trois seules abbayes exemptes de la juridiction des évêques du Nord sont Saint-Amand, Saint-Bertin et Saint-Waast, respectivement dans les diocèses de Tournai, Saint-Omer et Arras. Leur indépendance, due juridiquement à une exemption controversée 98 ,s’appuie surtout sur l’importance de leur recrutement et l’abondance des revenus 99 . Leurprésence immémoriale ajoute à ses facteurs purement matériels un certain prestige qui faitd’elles des acteurs régionaux inévitables 100 . Leur intervention critique à l’égard de laCommission des Réguliers est d’autant plus légitime que ces abbayes mènent une lutteancienne contre l’épiscopat. Ce dernier favorise en effet l’introduction de la commende dansleurs enceintes. Saint-Amand connaît des abbés commendataires depuis 1705 et pour tout lesiècle 101 . Pour occuper ces postes, le roi choisit généralement des cardinaux. Ceux-ci secontentent de toucher leurs pensions 102 . Depuis 1753, le cardinal d’York, un Stuart, en estabbé commendataire 103 . Saint-Bertin semble mieux résister à la commende. Si elle y échappeformellement, elle est astreinte cependant à verser au cardinal de Choiseul 70 000 livres depension 104 , plus 20 000 à d’autres personnages. Saint-Waast est jusqu’à présent la plusprivilégiée. Dom Vigor de Briois, son quatre-vingt troisième abbé, la gouverne dans l’espritde la Règle de 1<strong>74</strong>9 à 1780 105 . Malgré cette situation conflictuelle, les abbayes prospèrent.Deux signes témoignent de leur bonne fortune. D’une part le siècle est l’occasiond’agrandissements. De grands projets d’architecture sont lancés et menés à terme. Au coursdu XVII° siècle, l’abbé de Saint-Amand, Nicolas du Bois, reconstruit intégralement lemonastère dans un style florissant. De même, à partir de 1<strong>74</strong>6, le cardinal de Rohan, abbécommendataire, initie la refonte totale de Saint-Waast. D’autre part, le rayonnementintellectuel de ces abbayes demeure palpable à l’époque de la Commission. C’est parmi lesmoines de Saint-Bertin que sont choisis les abbés du monastère, pourtant indépendant,97 COOLEN (G.), « Les Conzié et la Commission des Réguliers », Bulletin de la société des antiquaires de laMorinie, année 1938-1946, vol. XVI. Le chanoine Coolen présente l’union des monastères de Saint-Waast,Saint-Bertin, Saint-Amand, Anchin et Saint-Eloi en vue de préparer une résistance officieuse à Paris.98 Si l’abbaye de Saint-Amand gagne son procès contre l’évêque de Tournai en 1682 (voir A.D.N. 12H11 et12H12), elle tombe en commende en 1705, de même que Saint-Waast en 1780, tandis que Saint-Bertin paiediverses pensions à des séculiers.99 LECESTRE (L.), Abbayes, prieurés et couvents d’hommes en France. Liste générale d’après les papiers de laCommission des Réguliers en 1768. Saint-Amand bénéficie de 150 000 livres de revenus, Saint-Bertin 260 000et Saint-Waast 300 000 ; à titre de comparaison, ceux de Maroilles s’élèvent à 30 000 livres seulement.100 JACQUEMET (G.) (dir.), Catholicisme, Paris : Letouzey et Ané, articles « Saint-Amand », tome XIII,colonne 451 ; « Saint-Bertin », t. XIII, col. 464 ; « Saint-Waast », t. XIII, col. 601.101 COOLEN (G.), « Les Conzié et la Commission des Réguliers ».102 Ibid. Par exemple la pension versée par l’abbaye de Saint-Amand s’élève à 80 000 livres, soit la moitié de sesrevenus103 A.N. G 9 27, Mémoire de dom Cassiodore de Monchaux.104 DE LAPLANNE (H.), Les abbés de Saint-Bertin, Saint-Omer, 1855.105 DE CARDEVACQUE (A.), TERNINCK (A.), L’abbaye de Saint-Waast, Arras, 1865.28

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