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pdf, 376 k - Ecole Doctorale 74

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L’intervention des commissaires n’est pas exclusive. L’ordinaire du lieu peut en effetla contre-carrer. En s’interposant personnellement entre l’instance nationale et les maisonsreligieuses de son diocèse, il devient un relais indispensable. La gestion de l’affaire desréguliers descend ainsi à l’échelon régional. L’archidiocèse de Cambrai 60 illustre cettetentative. Peut-être n’est-il pas le seul. Cependant, les sources ne font apparaître que cetexemple pour le Nord 61 .Les archives de l’abbaye de Maroilles contiennent une correspondance abondanteentre l’abbé et l’évêque pendant la période d’installation de la Commission. Une lettre del’évêque, du 20 Novembre 1766 62 , informe les religieux des objectifs de la Commission.L’envoi rapide de mémoires à titre de renseignement leur est demandé, faute de pouvoirprocéder à la visite de monastères. Un vicaire général 63 seconde l’archevêque dans sa tâche.La réponse de l’abbé de Maroilles s’adresse logiquement à l’archevêque 64 , comme le ferontd’ailleurs les courriers ultérieurs 65 . S’il ne suit pas personnellement chaque monastère, cetévêque manifeste cependant beaucoup d’intérêt. Les échanges avec l’abbaye de Maroilles ensont un indice, ce qui ne semble pas être la cas des sièges d’Arras et de Boulogne. Servantd’interface, l’archevêque de Cambrai ne se soustrait pas pour autant à l’exécution des arrêtsdu Conseil. Travaille-t-il dans son intérêt ? La tentation peut exister pour lui de profiter de cemouvement réformateur pour mieux contrôler les réguliers de son diocèse. Si l’idée estséduisante, la pratique révèle que toutes les abbayes bénédictines de son diocèse relèvent déjàde sa juridiction. Ces-dernières ne semblent pas s’y être opposées. L’attitude de Mgr Choiseulindique une situation de confiance réciproque avec les réguliers de son diocèse. En effet,avant d’être contacté par l’ordinaire, l’abbé de Maroilles l’avait été par l’abbé du Saint-Sépulcre 66 de Cambrai. Celui-ci lui rapporte la discussion qu’il avait eue avec son évêque,notamment sur l’envoi à la Commission d’un tableau des revenus et des dépensesmonastiques. Il écrivait que le prélat semblait « très content du spirituel de chez nous, quenous étions gens à ne rien demander à personne, qu’il espérait qu’il ne nous demanderait plusrien et qu’il nous laisserait tranquille ». De plus l’archevêque de Cambrai « aime lesbénédictins de son diocèse, puisqu’il m’a dit ce même jour que de tous les religieux de sondiocèse, c’était les bénédictins qui observaient le mieux leur règle et qui conservaient l’esprit60 Léopold-Charles de Choiseul-Stainville est archevêque de Cambrai de 1764 à 17<strong>74</strong>. Le diocèse est très ancien.Délimité à nouveau en 1559, il est par la même bulle érigé en siège métropolitain. De nombreux bénédictinscouvrent son territoire : une prévôté, quatre prieurés et onze monastères d’hommes, dont Liessies et Maroilles.61 Faute d’étude plus approfondie, il est impossible de se prononcer pour le moment sur l’attitude de l’évêque deSaint-Omer ; seuls les sièges de Boulogne, Cambrai et Arras apparaissent dans les papiers de la Commission.62 A.D.N. 11H6 pièce 84.63 A.D.N. 11H6 pièces 84, 85 et 86. M. l’abbé de Biré est chargé par l’archevêque de suivre l’affaire desréguliers ; il devient alors sur ce point le correspondant exclusif des religieux pour le diocèse.64 A.D.N. 11H6 pièce 84, lettre du 24 novembre 1766.65 A.D.N. 11H6 pièces 84 à 87.66 A.D.N. 11H6 pièce 81, lettre du 10 octobre 1766.21

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