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MIEUX NOURRIR SES MUSCLES<br />
2<br />
Une importante étude réalisée en 2014 sur<br />
la santé reproductive des hommes a montré<br />
une corrélation directe entre le taux de<br />
testostérone total et libre et la quantité d’alcool<br />
consommée : les sujets ayant un taux de<br />
testostérone plus élevé buvaient plus (ou à<br />
nouveau, ceux qui buvaient plus avaient un<br />
taux de testostérone plus élevé).<br />
D’un autre côté, on sait que l’alcool<br />
entrave la prise de masse et de nombreux<br />
articles ont été consacrés à ses effets négatifs<br />
sur la récupération. Il a aussi des effets sur la<br />
santé, qui peuvent être positifs ou négatifs,<br />
selon qu’on aime savourer quelques verres<br />
de vin ou de bière par semaine ou faire le<br />
plein de tequilas paf. Compte tenu du fait que<br />
nous avons tendance à boire plus et que les<br />
effets de l’alcool sont variés et dépendent du<br />
volume consommé, j’ai examiné pratiquement<br />
toutes les études pertinentes publiées à ce<br />
sujet. J’ai choisi les plus importantes et les<br />
meilleures réalisées (principalement) sur<br />
des sujets humains afin de vous donner les<br />
informations dont vous avez besoin pour<br />
déterminer l’impact de l’alcool sur vos gains.<br />
Pour ceux (sans doute la majorité d’entre<br />
nous) qui aimeraient continuer à s’offrir un<br />
verre de temps en temps, je vais essayer<br />
de déterminer les meilleures manières de<br />
minimiser ou d’éliminer les effets négatifs de la<br />
consommation d’alcool sur la performance et<br />
le physique.<br />
ALCOOL ET<br />
PRISE DE MASSE<br />
Il est maintenant relativement clair que<br />
pendant au moins quelques heures après<br />
la consommation d’alcool, la construction<br />
musculaire s’arrête. On a longtemps ignoré<br />
si cela se produisait vraiment, et dans quelle<br />
mesure, mais des recherches assez récentes<br />
apportent quelques éléments de réponse. De<br />
nombreux lecteurs auront entendu parler du<br />
mTOR. C’est la célèbre protéine stimulée par<br />
les hormones et nutriments alimentaires qui<br />
active d’autres molécules intervenant dans<br />
la construction des protéines, et donc (entre<br />
autres) du muscle. Le mTOR est souvent<br />
présenté comme le déclencheur magique et<br />
tout-puissant de la synthèse protéique, ou<br />
processus de construction musculaire, et dans<br />
des circonstances normales, c’en est en effet la<br />
voie principale. Les études ayant des résultats<br />
contradictoires sur l’effet de la consommation<br />
d’alcool sur le mTOR, on ignorait si l’alcool<br />
diminuait vraiment la synthèse protéique.<br />
Cependant, d’autres études s’intéressant<br />
aux voies en aval du mTOR ont montré une<br />
interruption de la construction des protéines.<br />
Plus spécifiquement, les scientifiques parmi<br />
vous seront intéressés d’apprendre que la<br />
traduction des protéines et l’élongation des<br />
peptides par les ribosomes, qui passent sans<br />
doute par la suppression de pS6K1 et de<br />
4E-BP1, sont fortement entravées par l’alcool.<br />
L’étude la plus récente qui semble montrer<br />
un tel effet a été réalisée par les scientifiques<br />
de la faculté de physiologie cellulaire et<br />
moléculaire de l’école de médecine de Penn<br />
State. Ils ont exposé des souris à un exercice<br />
avec charge, ont donné de l’alcool à la moitié<br />
d’entre elles deux heures plus tard, et ont<br />
examiné toutes les grandes voies qui stimulent<br />
la synthèse protéique dans le muscle deux<br />
heures après la consommation d’alcool.<br />
Comme on pouvait s’y attendre, les souris<br />
qui n’avaient pas bu d’alcool ont affiché une<br />
augmentation substantielle de la synthèse<br />
protéique, mais cela n’a pas été le cas pour les<br />
souris légèrement éméchées. Comme nous<br />
l’avons déjà dit, aucune des autres voies de<br />
signalisation du mTOR n’a été touchée.<br />
Maintenant que nous savons ce qui<br />
se passe chez les souris à jeun (l’estomac<br />
vide), qu’en est-il des hommes habitués aux<br />
séances lourdes suivies d’un shake protéiné ?<br />
Heureusement, j’ai trouvé une étude capable<br />
de nous éclairer à ce sujet. Des experts en<br />
science du sport du Canada, de l’Australie et<br />
du Royaume-Uni ont demandé à des sujets<br />
de réaliser trois séances d’entraînement de<br />
résistance avec des charges lourdes, l’une après<br />
avoir consommé des protéines, la deuxième<br />
de l’alcool et des protéines et la troisième de<br />
l’alcool avec des glucides. Les sujets ayant pris<br />
des glucides avec de l’alcool affichaient une<br />
synthèse protéique 37% inférieure à celle des<br />
sujets ayant consommé des protéines sans<br />
alcool. Quand ils prenaient de l’alcool avec des<br />
protéines, la synthèse protéique diminuait de<br />
24% par rapport aux protéines sans alcool.<br />
La même séance a été réalisée à chaque<br />
fois: elle consistait en huit séries de leg<br />
extension avec des charges lourdes suivies<br />
d’environ une heure d’intervalles très intenses<br />
au vélo stationnaire. Aucun doute, cela<br />
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