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Coach Automne 2017

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MIEUX NOURRIR SES MUSCLES<br />

2<br />

Une importante étude réalisée en 2014 sur<br />

la santé reproductive des hommes a montré<br />

une corrélation directe entre le taux de<br />

testostérone total et libre et la quantité d’alcool<br />

consommée : les sujets ayant un taux de<br />

testostérone plus élevé buvaient plus (ou à<br />

nouveau, ceux qui buvaient plus avaient un<br />

taux de testostérone plus élevé).<br />

D’un autre côté, on sait que l’alcool<br />

entrave la prise de masse et de nombreux<br />

articles ont été consacrés à ses effets négatifs<br />

sur la récupération. Il a aussi des effets sur la<br />

santé, qui peuvent être positifs ou négatifs,<br />

selon qu’on aime savourer quelques verres<br />

de vin ou de bière par semaine ou faire le<br />

plein de tequilas paf. Compte tenu du fait que<br />

nous avons tendance à boire plus et que les<br />

effets de l’alcool sont variés et dépendent du<br />

volume consommé, j’ai examiné pratiquement<br />

toutes les études pertinentes publiées à ce<br />

sujet. J’ai choisi les plus importantes et les<br />

meilleures réalisées (principalement) sur<br />

des sujets humains afin de vous donner les<br />

informations dont vous avez besoin pour<br />

déterminer l’impact de l’alcool sur vos gains.<br />

Pour ceux (sans doute la majorité d’entre<br />

nous) qui aimeraient continuer à s’offrir un<br />

verre de temps en temps, je vais essayer<br />

de déterminer les meilleures manières de<br />

minimiser ou d’éliminer les effets négatifs de la<br />

consommation d’alcool sur la performance et<br />

le physique.<br />

ALCOOL ET<br />

PRISE DE MASSE<br />

Il est maintenant relativement clair que<br />

pendant au moins quelques heures après<br />

la consommation d’alcool, la construction<br />

musculaire s’arrête. On a longtemps ignoré<br />

si cela se produisait vraiment, et dans quelle<br />

mesure, mais des recherches assez récentes<br />

apportent quelques éléments de réponse. De<br />

nombreux lecteurs auront entendu parler du<br />

mTOR. C’est la célèbre protéine stimulée par<br />

les hormones et nutriments alimentaires qui<br />

active d’autres molécules intervenant dans<br />

la construction des protéines, et donc (entre<br />

autres) du muscle. Le mTOR est souvent<br />

présenté comme le déclencheur magique et<br />

tout-puissant de la synthèse protéique, ou<br />

processus de construction musculaire, et dans<br />

des circonstances normales, c’en est en effet la<br />

voie principale. Les études ayant des résultats<br />

contradictoires sur l’effet de la consommation<br />

d’alcool sur le mTOR, on ignorait si l’alcool<br />

diminuait vraiment la synthèse protéique.<br />

Cependant, d’autres études s’intéressant<br />

aux voies en aval du mTOR ont montré une<br />

interruption de la construction des protéines.<br />

Plus spécifiquement, les scientifiques parmi<br />

vous seront intéressés d’apprendre que la<br />

traduction des protéines et l’élongation des<br />

peptides par les ribosomes, qui passent sans<br />

doute par la suppression de pS6K1 et de<br />

4E-BP1, sont fortement entravées par l’alcool.<br />

L’étude la plus récente qui semble montrer<br />

un tel effet a été réalisée par les scientifiques<br />

de la faculté de physiologie cellulaire et<br />

moléculaire de l’école de médecine de Penn<br />

State. Ils ont exposé des souris à un exercice<br />

avec charge, ont donné de l’alcool à la moitié<br />

d’entre elles deux heures plus tard, et ont<br />

examiné toutes les grandes voies qui stimulent<br />

la synthèse protéique dans le muscle deux<br />

heures après la consommation d’alcool.<br />

Comme on pouvait s’y attendre, les souris<br />

qui n’avaient pas bu d’alcool ont affiché une<br />

augmentation substantielle de la synthèse<br />

protéique, mais cela n’a pas été le cas pour les<br />

souris légèrement éméchées. Comme nous<br />

l’avons déjà dit, aucune des autres voies de<br />

signalisation du mTOR n’a été touchée.<br />

Maintenant que nous savons ce qui<br />

se passe chez les souris à jeun (l’estomac<br />

vide), qu’en est-il des hommes habitués aux<br />

séances lourdes suivies d’un shake protéiné ?<br />

Heureusement, j’ai trouvé une étude capable<br />

de nous éclairer à ce sujet. Des experts en<br />

science du sport du Canada, de l’Australie et<br />

du Royaume-Uni ont demandé à des sujets<br />

de réaliser trois séances d’entraînement de<br />

résistance avec des charges lourdes, l’une après<br />

avoir consommé des protéines, la deuxième<br />

de l’alcool et des protéines et la troisième de<br />

l’alcool avec des glucides. Les sujets ayant pris<br />

des glucides avec de l’alcool affichaient une<br />

synthèse protéique 37% inférieure à celle des<br />

sujets ayant consommé des protéines sans<br />

alcool. Quand ils prenaient de l’alcool avec des<br />

protéines, la synthèse protéique diminuait de<br />

24% par rapport aux protéines sans alcool.<br />

La même séance a été réalisée à chaque<br />

fois: elle consistait en huit séries de leg<br />

extension avec des charges lourdes suivies<br />

d’environ une heure d’intervalles très intenses<br />

au vélo stationnaire. Aucun doute, cela<br />

58 | COACH

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