Actes - Perspectives étudiantes féministes - Les Études féministes ...
Actes - Perspectives étudiantes féministes - Les Études féministes ...
Actes - Perspectives étudiantes féministes - Les Études féministes ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
centre et la marge. Qui, dans le cyberespace, possède le pouvoir? Entre les fils serrés<br />
des réseaux sur lesquels repose la Toile, c’est celles et ceux qui sauront manier la<br />
multiplication de ces liens avec le plus de doigté qui seront le plus écoutés. Il suffit<br />
qu’un vidéo, qu’un article de blogue, réussisse à traverser les mailles de la<br />
blogosphère, Twitter et Facebook, et en quelques heures, il aura été visionné par<br />
des milliers de personnes à travers le monde. Peu importe, donc, que les géants<br />
tels Google continuent d’exercer un pouvoir, cela dit indéniable, sur le monde<br />
du cyberspace : les minorités y possèdent le réel pouvoir de s’y faire entendre,<br />
à la manière dont en témoignent les statistiques de blogueurs citées plus tôt. <strong>Les</strong><br />
populations marginalisées n’occupent pas nécessairement, en terme de nombre, la<br />
majorité de l’espace du Web. Pourtant, leur marginalité est désormais remise en<br />
question dans un univers qui n’est pas organisé selon une marge et une périphérie,<br />
mais bien un réseau basé sur le décentrement.<br />
Il est important de ne pas considérer le Web comme un nouvel univers qui serait<br />
déconnecté de la réalité sociale, mais bien le reflet électronique, et donc en partie<br />
déformé, du monde dans lequel nous vivons (Paasonen 2002 : 4). Attaché à un<br />
monde aux inégalités sociales et économiques qui n’offre pas les mêmes possibilités<br />
d’accès à la technologie à l’ensemble de la population, il est évident que le Web<br />
reproduit certaines de ces inégalités. Ces questions, qui pourraient faire l’objet d’une<br />
autre étude, me semblent néanmoins moins surprenantes que l’ouverture des<br />
possibilités d’affirmation d’opinions et d’identités jusquelà marginalisées que suppose<br />
ce nouvel espace. Effectivement, le Web s’affirme comme un univers virtuel et<br />
immatériel où les différences ne sont pas ancrées dans les corps, et donc,<br />
potentiellement invisibles (Paasonen 2002 : 2). Il y a donc d’une part reprise et<br />
d’autre part, renégociation des rapports de pouvoir présents dans le monde réel.<br />
<strong>Actes</strong> – <strong>Perspectives</strong> <strong>étudiantes</strong> <strong>féministes</strong> 181