Actes - Perspectives étudiantes féministes - Les Études féministes ...
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<strong>Les</strong> recherches menées dans ce courant sont qualitatives. Elles permettent à la fois<br />
d’aborder des thématiques de recherche originales et de revoir les recherches<br />
quantitatives pour leur apporter nuances et complexité. Puisque le sujet de recherche<br />
du standpoint est collectif, il est possible de constater la multiplicité des standpoints<br />
et, par conséquent, les différences entre les femmes. Le piège de l’essentialisme<br />
demeure cependant présent. Pour l’éviter, il faut bien comprendre que le standpoint<br />
est le résultat de relations sociales produites dans un contexte précis et qu’il ne peut<br />
être généralisé à un ensemble de personnes plus large.<br />
Le troisième et dernier courant identifié par Sandra Harding (1991 : 137138)<br />
est le féminisme postmoderne. Celuici cherche à déconstruire les structures et les<br />
théorisations oppressives, entre autres en critiquant les concepts et les théories<br />
universalisantes (grand theories). Comme le pouvoir s’exerce par le discours et que<br />
le discours est à la base des structures d’oppression, la résistance et la reprise du<br />
pouvoir doivent également s’exercer par le discours. Le féminisme postmoderne<br />
s’oppose donc à la mobilisation politique et au sujet collectif du standpoint, en<br />
privilégiant des actions liées à la résistance, à la déconstruction, en dénonçant<br />
l’essentialisme de la catégorie « femmes », en rejetant le sujet moderne, en concevant<br />
l’identité non pas comme fixe et immuable, mais plutôt en mouvement, fragmentée,<br />
plurielle. Le discours académique et abstrait du féminisme postmoderne est<br />
cependant critiqué par les <strong>féministes</strong> du standpoint, qui dénoncent son éloignement<br />
par rapport aux problèmes vécus quotidiennement par les femmes et qui réaffirment<br />
l’importance de la solidarité pour la transformation des rapports sociaux.<br />
Bien que ce très bref tour d’horizon ne puisse rendre justice à la masse de<br />
recherches <strong>féministes</strong> réalisées au cours des dernières décennies et à leur complexité,<br />
la classification de Sandra Harding a le mérite de nous permettre de comprendre la<br />
diversité des recherches <strong>féministes</strong>. Loin de constituer un boulet, cette diversité doit<br />
<strong>Actes</strong> – <strong>Perspectives</strong> <strong>étudiantes</strong> <strong>féministes</strong> 77