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Actes - Perspectives étudiantes féministes - Les Études féministes ...

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Cette façon de concevoir l’État se heurte brutalement à celle mise de l’avant par le<br />

courant féministe radical. Pour des auteures telles que MacKinnon (1983, 1989),<br />

Ferguson (1984) et Pateman (1988a), l’État constitue un ensemble de structures et<br />

d’institutions créées par le patriarcat pour assurer la domination des hommes sur les<br />

femmes. Plusieurs auteures qui adoptent cette approche estiment que les luttes<br />

<strong>féministes</strong> doivent être dirigées vers la création d’alternatives plutôt que vers la<br />

transformation de l’État compte tenu de son caractère intrinsèquement patriarcal<br />

(Masson 1999; Hobson 2005).<br />

Quant aux <strong>féministes</strong> néo­marxistes – telles que McIntosh (1978), Eisenstein<br />

(1981), Burstyn (1983), Findlay (1987) ou Randall (1988) – elles conçoivent l’État<br />

comme un « médiateur des conflits et des luttes qui sont la composante obligée des<br />

rapports de sexe, de race et de classe » (Masson 1999 : 7). Bien que l’État puisse être<br />

sensible à certaines demandes de réformes, son action est « sous­tendue par une<br />

loyauté “en dernière instance” au maintien de la domination » (Masson 1999 : 7).<br />

Selon cette perspective, l’action des femmes sur l’État sera toujours limitée par les<br />

« limites structurelles inhérentes à l’association intime de l’État avec le patriarcat et le<br />

capitalisme » (Masson 1999 : 7).<br />

Bien qu’elles aient permis de mettre en lumière le rôle joué par l’État dans la<br />

reproduction et l’institutionnalisation des rapports sociaux de sexe, ces trois manières<br />

de penser l’État demeurent insatisfaisantes pour plusieurs chercheures <strong>féministes</strong> qui,<br />

dès la fin des années 1980, reprochent aux théories <strong>féministes</strong> libérales de mal saisir<br />

les contraintes qui nuisent à l’action politique des femmes et dénoncent le caractère<br />

déterministe et fonctionnaliste des théories <strong>féministes</strong> radicales et néo­marxistes<br />

(Masson 1999). On reproche également aux théories <strong>féministes</strong> « classiques » des<br />

années 1970 et 1980 de ne pas tenir compte de la variabilité dans le temps et dans<br />

<strong>Actes</strong> – <strong>Perspectives</strong> <strong>étudiantes</strong> <strong>féministes</strong> 56

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