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Actes - Perspectives étudiantes féministes - Les Études féministes ...

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agence d’escortes, etc.) et une « mauvaise » prostitution de rue est erronée. Pour<br />

Melissa Farley, cette dichotomie sert à nier les dommages intrinsèques à la<br />

prostitution, que les défenseurs de l’approche de réduction des méfaits dans le<br />

domaine de la prostitution évitent d’aborder ou négligent de résoudre en vertu de<br />

leur approche « pragmatique ».<br />

<strong>Les</strong> méfaits invisibles de la prostitution<br />

La psychiatre américaine féministe Melissa Farley a été une des principales<br />

critiques de l’approche de réduction des méfaits dans le domaine de la prostitution.<br />

Melissa Farley considère que les méfaits causés par la prostitution sont souvent<br />

« invisibles » aux yeux de la société. Cela serait dû, entre autres, à l’idéologie<br />

libertarienne en matière de sexualité qui tend à en concevoir pratiquement toutes ses<br />

manifestations comme une victoire sur le moralisme étouffant qui perdure encore<br />

dans certaines tranches de la société (particulièrement américaine). Cela serait<br />

également dû à un jugement un peu rapide et erroné de la part de certains tenants de<br />

l’approche de réduction des méfaits, ainsi qu’à des comparaisons ne tenant pas<br />

la route. Ainsi, cette comparaison constante entre prostitution et problème de<br />

toxicomanie : certes, les personnes dans la prostitution peuvent avoir un problème<br />

de toxicomanie, mais le problème de la prostitution en est un d’une tout autre nature.<br />

Pour Melissa Farley (2003, 2004, 2005, 2006), la prostitution nécessite d’autres<br />

types de comparaisons. Dans ses écrits, elle la compare à la violence domestique,<br />

l’esclavage, le harcèlement sexuel, la torture, l’inceste et le viol. La prostitution,<br />

dans sa définition même, aurait bien plus à voir avec des formes de violence et<br />

d’exploitation, personnelle et sociale, qu’avec des substances pouvant créer une<br />

dépendance, comme les drogues et l’alcool. Même si cela apparaît d’une telle<br />

évidence, il est étonnant de constater à quel point cette dimension est occultée par<br />

bien des chercheures, chercheurs et des intervenantes et intervenants en réduction<br />

<strong>Actes</strong> – <strong>Perspectives</strong> <strong>étudiantes</strong> <strong>féministes</strong> 233

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