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Actes - Perspectives étudiantes féministes - Les Études féministes ...

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nécessiter une approche de réduction des méfaits au niveau de l’usage de la drogue<br />

(pour une grande partie des personnes dans la prostitution) et de la lutte contre le<br />

sida. <strong>Les</strong> personnes prostituées, comme n’importe qui d’autre, doivent avoir accès à<br />

des seringues propres et à des condoms. Mais la protection des personnes contre le<br />

sida et le soutien des personnes toxicomanes ne sont pas des mesures qui concernent<br />

spécifiquement la prostitution : ce sont des mesures qui concernent tous les usagers<br />

de drogues et les personnes ayant une conduite sexuelle à risque. Même si on<br />

peut retrouver ces problématiques chez les personnes prostituées, elles ne définissent<br />

pas comme telle la prostitution. On peut ainsi soutenir que les personnes dans<br />

la prostitution doivent pouvoir être aidées au niveau de leur toxicomanie et de la<br />

prévention du VIH, dans les cas où cela s’applique, mais ne pas soutenir la<br />

prostitution comme telle.<br />

La prostitution nous apparaissant se situer dans un continuum de violence sexuelle<br />

exercée par des hommes à l’encontre (surtout) des femmes, nous considérons qu’elle<br />

viole les droits humains fondamentaux. On verrait pourtant mal des défenseurs<br />

de l’approche de réduction des méfaits considérer que l’accès des femmes victimes<br />

de violence conjugale à des soins et à des refuges soit suffisant comme approche<br />

de la problématique et qu’il ne serait pas nécessaire de combattre la violence<br />

conjugale. De la même façon, on peut considérer que les personnes prostituées<br />

doivent avoir accès à des soins et à des lieux pouvant les aider dans ce qu’elles vivent<br />

physiquement et psychologiquement (toxicomanie, violence, maladies transmises<br />

sexuellement, etc.), mais il ne nous apparaît pas que la problématique de la<br />

prostitution doive être banalisée et acceptée pour autant. Au contraire : les multiples<br />

problèmes physiques et psychologiques vécus par les personnes prostituées, comme<br />

ceux vécus par les personnes victimes de violence conjugale, devraient plutôt nous<br />

alerter et nous amener, comme société, à combattre ces phénomènes basés sur des<br />

inégalités sociales.<br />

<strong>Actes</strong> – <strong>Perspectives</strong> <strong>étudiantes</strong> <strong>féministes</strong> 239

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