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Actes - Perspectives étudiantes féministes - Les Études féministes ...

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prostitution, c’est­à­dire que le fait d’acheter un rapport sexuel présuppose une<br />

négation de l’Autre et cela, en soi, serait une violence. La plupart des tenants de<br />

l’approche de réduction des méfaits tendent à ne considérer que les problématiques<br />

entourant la prostitution et à ne pas considérer la violence de la prostitution<br />

elle­même. D’où l’idée généralisée que le problème n’est pas la prostitution comme<br />

telle mais le contexte dans lequel elle s’exerce. De plus, ils tendent à occulter le fait<br />

que les problématiques entourant la prostitution, si elles ne définissent pas comme<br />

telle la prostitution, peuvent difficilement être « réglées » par une approche de<br />

réduction des méfaits : ainsi, la violence des proxénètes et de clients demande plus<br />

qu’une simple éducation pragmatique sur le « bon comportement à avoir »; de plus,<br />

les problèmes de toxicomanie et d’alcoolisme dans la prostitution sont dus en bonne<br />

partie à la difficulté du « travail » que les défenseurs de l’approche de réduction des<br />

méfaits dans le domaine de la prostitution tentent de légitimer.<br />

La prostitution est une problématique qui est beaucoup plus complexe qu’un<br />

problème de dépendance à une substance (sans minimiser pour autant ce problème).<br />

Comme telle, la prostitution, pour la personne prostituée, n’est pas une<br />

« dépendance », loin de là (elle est même presque toujours un acte aliénant pour la<br />

personne qui l’exerce) : elle est une solution de survie et parfois une façon de pouvoir<br />

alimenter une dépendance (comme la drogue ou l’alcool). Il apparaît donc paradoxal<br />

qu’elle soit traitée de la même façon qu’un problème de dépendance.<br />

Deuxième constatation : la prostitution est affaire de rapports sociaux,<br />

particulièrement de rapports sociaux de sexe. Lorsque l’approche pragmatique tend à<br />

accepter « la réalité telle qu’elle est », elle fait bien plus, dans le cas de la prostitution,<br />

que d’accepter une consommation ne regardant que l’usager l’ayant choisie : d’une<br />

<strong>Actes</strong> – <strong>Perspectives</strong> <strong>étudiantes</strong> <strong>féministes</strong> 228

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